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Collision de Millas : les familles des victimes reçues par le préfet des Pyrénées-Orientales

L'épave du bus accidenté de Millas le 15 décembre 2017 [RAYMOND ROIG / AFP/Archives] L'épave du bus accidenté de Millas le 15 décembre 2017 [RAYMOND ROIG / AFP/Archives]

La douleur toujours, mais aussi des questions et des critiques : des familles de victimes de la collision mortelle entre un car scolaire et un train le 14 décembre se sont constituées partie civile pour avoir accès au dossier judiciaire et ont été reçues mardi par le préfet des Pyrénées-Orientales.

«Le préfet et le recteur d'académie ont reçu personnellement les familles qui l'ont souhaité. «Il s'agit d'une démarche particulière correspondant aux souhaits exprimés d'évoquer la prise en charge réalisée le soir du drame, ainsi que les relations avec l'administration de l'Education nationale», selon la préfecture.

Le préfet est arrivé peu après 16H00 à la mairie de Saint-Féliu-d'Avall pour cette rencontre fermée à la presse. L'association France Victimes s'est aussi installée à la mairie de Saint-Féliu-d'Avall pour assister les victimes, tout comme la Fenvac (Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs) et l'assureur du transporteur Axa, a indiqué à l'AFP Robert Taillant, le maire de cette commune d'où sont originaires toutes les victimes. Les indemnisations d'urgence, la poursuite du soutien psychologique mais aussi l'organisation du retour au collège après les vacances de Noël ont été abordées.

La douleur reste vive

Près de deux semaines après la tragédie qui a fait six morts parmi les collégiens, la douleur reste vive. Les familles, dont certaines se sont constituées partie civile, ont «le sentiment d'avoir été abandonnées» lors du drame, a indiqué samedi à l'AFP leur avocate Me Jehanne Collard.

La déléguée interministérielle chargée des victimes Elisabeth Pelsez le 12 juillet 2017 à Paris [bertrand GUAY / AFP/Archives]
Photo ci-dessus La déléguée interministérielle chargée des victimes Elisabeth Pelsez le 12 juillet 2017 à Paris [bertrand GUAY / AFP/Archives]

Elle a cité l'exemple d'une de ses clientes, à qui la mort de son enfant venait d'être annoncée, mais dont le corps était à Montpellier. Après plusieurs heures d'attente, «elle est partie à Montpellier et personne ne l'a accompagnée».

Répondant sur RTL à l'indignation de cette mère, Elisabeth Pelsez, déléguée interministérielle à l'aide aux victimes, a jugé mardi «tout à fait normal pour cette maman de dire que le temps lui a paru immensément long et que pendant tout ce temps-là elle a dû être désespérément seule avec sa douleur».

«Il y avait autour d'elle du personnel hospitalier, il y avait des personnes chargées de la prise en charge psychologique, mais je pense qu'il faut encore mieux faire», a poursuivi Mme Pelsez.

La terrible collision de Millas [Thomas SAINT-CRICQ / AFP]
Photo ci-dessus La terrible collision de Millas [Thomas SAINT-CRICQ / AFP]

Pour le maire de Saint-Féliu, «ce n'est pas une polémique mais une réaction totalement humaine». «Je comprends la colère, la révolte. Je comprends tout à fait qu'elles se constituent partie civile, c'est normal», a-t-il insisté auprès de l'AFP.

«Le soutien psychologique est assuré par une cellule d'urgence depuis le 1er jour en mairie. Des gens continuent de venir, ils ont vu environ 600 personnes», a-t-il précisé. «Les gens sont abattus. Le village ne va pas se relever comme cela. Le village est solidaire mais cela n'a pas été un joyeux Noël», a-t-il conclu.

Cinq personnes constituées partie civile

Sur le plan judiciaire, «cinq personnes de deux familles différentes se sont constituées partie civile» mardi matin à Marseille et «auront accès mercredi au dossier de l'instruction», a indiqué à l'AFP leur avocate Me Jehanne Collard.

Samedi, l'avocate avait évoqué «au conditionnel», le fait que la conductrice du car ait pu être «sous l'emprise d'antidépresseurs, d'anxiolytiques».

Le procureur de Marseille a répondu mardi à l'AFP qu'il n'y avait pas «à ce stade de l'enquête de lien de causalité entre les médicaments pris par la conductrice du car pour dormir» et la collision avec un TER. Selon lui, elle prenait ces médicaments «depuis des années».

La conductrice a été mise en examen le 20 décembre pour «homicides et blessures involontaires par imprudence» et placée sous contrôle judiciaire avec notamment l'interdiction de conduire. Elle a toujours assuré avoir vu les barrières du passage à niveau levées.

Sa version contredit les premières «constatations matérielles» dont avait fait état le procureur de Marseille et qui allaient «plutôt dans le sens d'une barrière (du passage à niveau) fermée», tout comme les témoignages du conducteur du TER et des chauffeurs des véhicules qui se trouvaient de l'autre côté de la voie.

Lancée il y a cinq jours, une pétition en soutien à la conductrice a rassemblé mardi à 17h plus de 21.000 signatures.

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