En 2017, près de 11 millions de personnes se sont senties en insécurité dans leur quartier ou leur village, selon la dernière enquête de victimation de l'Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales (ONDRP).
Comme chaque année depuis 2007, au début du mois de décembre, cette vaste étude, réalisée auprès d'un panel de 23.000 ménages, permet en effet non seulement de dresser un état des lieux de la délinquance contre les biens et les personnes, mais aussi d'évaluer la perception de l'insécurité dans le quotidien des Français.
Une femme sur trois se sent en insécurité dans son quartier ou dans son village
Selon l'enquête, il apparaît ainsi que 21 % des personnes âgées de 14 ans et plus ont ressenti de l'insécurité dans leur quartier ou village en 2017, contre 20 % en 2016. Au global, cela représente quelque 10,8 millions de personnes.
Dans le détail toutefois, les résultats apparaissent nettement plus contrastés suivant que la personne est un homme ou une femme.
Ainsi, près d’une femme sur trois (26 %) déclare se sentir en insécurité au sein de son quartier ou de son village contre 16 % chez les hommes.
Des données à rapprocher, peut-être, avec le fait que, dans le même temps, les menaces et les injures n'ont pas connu de baisse. En effet, en 2016, on estime à 5 millions le nombre d'individus à avoir été injuriés. Un nombre relativement stable depuis 2013.
Le sentiment d'insécurité ressenti au domicile également à la hausse
Par ailleurs, le sentiment d'insécurité ressenti ne se limite pas au seul environnement immédiat mais est également perceptible, dans des proportions significatives, jusque dans le domicile.
L'enquête de l'ONDRP estime ainsi à 16 % la part des personnes qui ressentent de l'insécurité dans l'enceinte même de leur habitation. Un chiffre en hausse d'un point par rapport à 2016 (15 %). Au global, cela représente un peu plus de 8,2 millions de personnes.
Là encore, ce sont les femmes qui sont le plus concernées. Une femme sur cinq déclare ainsi ressentir de l’insécurité à son domicile contre un homme sur dix.
Le terrorisme devient la première préoccupation des Français, devant le chômage
Dans un contexte fortement marqué par les attaques terroristes en France et en Europe, le terrorisme et les attentats deviennent, d'après les analyses de l'ONDRP, le problème de société le plus préoccupant pour les Français, devant le chômage. Une première depuis 2006.
En 2017, 32 % des personnes âgées de 14 ans et plus se disent préoccupées alors que 23 % placent le chômage en tête de leurs inquiétudes sociétales.
Des vols et des violences pourtant (globalement) orientés à la baisse...
Dans les faits pourtant, le rapport de l'ONDRP relève qu'une majorité des indicateurs de victimation (qui définissent le fait de subir une atteinte matérielle, corporelle ou psychique) sont globalement orientés à la baisse à moyen ou long terme.
Dans le détail, l’enquête note par exemple que le nombre de cambriolages et tentatives de cambriolages a confirmé, en 2016 (derniers chiffres disponibles), sa baisse entamée deux ans plus tôt.
L’ONDRP évalue ainsi à 470.000 le nombre de ménages victimes de cette atteinte en 2016, contre 550 000 en 2014.
Concernant les vols avec violences ou menaces, alors qu’en 2014 on recensait 195.000 victimes – d’un vol à l’arraché ou avec une arme par exemple – leur nombre est estimé pour l’année dernière à 186.000.
Même chose pour le nombre de victimes de violences physiques (hors ménage), en baisse, lui, depuis 2015 (610.000 victimes en 2016 contre 770.000 un an plus tôt).
...Mais des atteintes spécifiques en hausse
En revanche, le rapport relève toutefois une hausse d’atteintes très spécifiques comme, par exemple, les débits frauduleux sur comptes bancaires, dont le nombre a explosé depuis 2010 (1,2 million de ménages concernés en 2016, contre 500.000 en 2010).
En matière d'atteintes aux biens, les vols et tentatives de vol de vélos sont eux aussi (mais dans une moindre mesure), eux aussi en augmentation quasi-constante depuis 2010.
L'année dernière, 354.000 ménages ont été victimes de vols de vélos, contre 328.000 en 2015.