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Des chantiers à l’école

La première rentrée du quinquennat a montré que l’école était bien au centre du projet présidentiel.[AFP]

Le gouvernement multiplie ces derniers temps les annonces concernant le système éducatif. Des travaux qui s’annoncent longs et délicats.

Du neuf au programme. Pas une semaine ne passe sans une nouvelle annonce sur l’école, visant à réformer un système éducatif jugé perfectible. Dernier exemple en date, le ministre Jean-Michel Blanquer, a annoncé hier qu’il confiait au scientifique et député LREM, Cédric Villani, la délicate mission d’améliorer l’enseignement des mathématiques – une matière où la France accuse un retard par rapport aux pays de l’UE. Preuve que l’éducation est un chantier à reprendre en permanence.

Les cartes rebattues

La première rentrée du quinquennat a montré que l’école était bien au centre du projet présidentiel. En témoignent le retour à la semaine de quatre jours, dès septembre, dans de nombreuses communes, ou les classes de CP dédoublées dans les secteurs défavorisés. Depuis, le gouvernement poursuit les annonces concrètes. A peine réformé par la gauche, le brevet des collèges devrait, par exemple, déjà être remanié en vue de la session 2018, afin que le contrôle continu et l’examen final comptent  autant l’un que l’autre.

Dans le même esprit, Jean-Michel Blanquer a ouvert le bal des concertations pour proposer un nouveau baccalauréat en 2021. Le ministre souhaite aussi que les élèves maîtrisent les opérations de calcul dès le CP-CE1 plutôt qu’en CE2, et apprennent l’histoire et la littérature de façon plus chronologique. En revanche, l’écriture dite inclusive, censée mettre filles et  garçons sur un pied d’égalité orthographique, ne devrait pas entrer dans les manuels scolaires. Blanquer juge qu’elle créerait «des polémiques inutiles».

Une refonte des règles de discipline est également au menu. A commencer par l’interdiction, dès la rentrée 2018, des téléphones portables au collège, ou encore la création d’une «cellule laïcité» composée de juristes et d’experts de la radicalisation, afin de prévenir les «dérives» dans les établissements. Autant de mesures qui sont jugées insuffisantes par Frédérique Rolet, secrétaire général du SNES, premier syndicat du second degré, mais «semblent aller dans le bon sens». 

Des enseignants à convaincre

Comme ses prédécesseurs, Jean-Michel Blanquer multiplie les projets. Et comme eux, il doit faire face aux critiques. Après sa démission fin juin, l’ex-président du Conseil supérieur des programmes, Michel Lussault, avait ainsi accusé le ministre de vouloir «détricoter» les réformes antérieures sans

tenir compte des «besoins de nos enfants». Comme en témoigne la journée de mobilisation des fonctionnaires, le 10 octobre, le personnel éducatif exige davantage des réformes sur le long terme, notamment contre les inégalités scolaires. Avec une priorité, selon Frédérique Rolet : «améliorer la formation des enseignants». Afin que les élèves apprennent, enfin, à bonne école.

 

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