Elle a été appelée «Mamie jihad», le surnom d'une mère ayant «pleinement adhéré» à l'idéologie fanatique de son fils parti combattre en Syrie. Christine Rivière, 51 ans, a été condamnée à 10 ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris.
Sa peine a été assortie d’une période de sûreté des deux tiers - la peine maximale - pour son «engagement sans faille» auprès des jihadistes. Poursuivie pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme, elle a effectué, en 2013 et 2014, trois séjours en Syrie où elle a rejoint son fils Tyler Vilus, combattant d'un groupe jihadiste qui allait devenir Daesh.
Elle était notamment accusée d'avoir apporté un soutien financier à son fils, finalement arrêté en Turquie avec un passeport suédois - un vrai passeport probablement issu du stock de documents d'identité confisqués par Daesh - puis extradé en juillet 2015 vers la France.
Interpellée un an plus tôt, le 2 juillet 2014, au domicile de son autre fils alors qu'elle s'apprêtait à repartir en Syrie, Christine Rivière n'a jamais caché son intention de retrouver Tyler, dont elle a affirmé partager l'engagement religieux radical. Elle a contesté avoir apporté un soutien à l'organisation terroriste ou avoir elle-même combattu en Syrie, même si des photos d'elle en armes ont été retrouvées par les enquêteurs.
«Oum Abdallah» - la mère d'«Abdallah»
«Mamie jihad», convertie à l'islam et radicalisée au contact de son fils Tyler, a en revanche assumé vouloir vivre en terre d'islam, dans un pays où elle pourrait pratiquer la charia et profiter de son fils avant qu'il ne tombe en martyr. Les enquêteurs ont décrit une mère ayant un «rapport fusionnel» avec son fils, dont elle n'a cessé d'encourager l'engagement jihadiste.
Sur les réseaux sociaux, elle est identifiée comme «Oum Abdallah» - la mère d'«Abdallah», un des alias de son fils - et partage des images de propagande d'une rare violence, dont des scènes de décapitation. Son fils Tyler, dont le dossier est encore à l'instruction, sera jugé plus tard.
Elle est aujourd'hui la doyenne de la trentaine de femmes revenues de Syrie et incarcérées en France. Selon la justice française, sur le millier de Français partis en zone jihadiste irako-syrienne, environ 300 y sont morts et 700 adultes (dont 300 femmes) s'y trouvaient encore en juin, avec quelque 400 enfants.