Les agents municipaux étaient en grève lundi dans les cantines scolaires de Bordeaux pour protester contre le remplacement de la vaisselle en plastique d'ici au 1er janvier 2018, annoncée le 19 septembre par le maire Alain Juppé.
«Entre 70 et 80 cantines scolaires sont bloquées ce lundi suite à un mouvement reconductible mardi», a indiqué à l'AFP Patrick Alvarez, secrétaire général CGT des employés municipaux de Bordeaux.
«Le 19 septembre, M. Juppé est allé un peu vite en besogne en annonçant la suppression du plastique pour le 1er janvier. Nous avons donc engagé des discussions dès le 21 septembre avec la mairie, qui s'est engagée à rechercher une solution d'ici au 1er janvier» pour éviter le rétablissement de la céramique, jugée «trop lourde et trop bruyante» par les personnels des cantines, a expliqué le syndicaliste.
Les discussions devaient reprendre ce lundi à 14h30 pour «trouver conjointement une solution», a indiqué la mairie de Bordeaux, interrogée par l'AFP. Le verre trempé, plus léger que la céramique, pourrait être envisagé.
M. Juppé avait annoncé la suppression de la vaisselle en plastique dans les cantines de la centaine d'écoles que compte la ville, cherchant à mettre un terme à des mois de polémique sur un matériau soupçonné par certains d'être vecteur de perturbateurs endocriniens.
Un risque d'une migration de substances chimiques
Des parents et des conseillers municipaux de l'opposition dénonçaient en effet le risque d'une migration de substances chimiques du plastique dans les aliments, malgré des analyses commanditées par la ville qui n'avaient détecté «aucun impact sur les activités des hormones».
«On est plus dans le fantasme qu'autre chose et les personnels municipaux seront mécontents», avait estimé le 19 septembre le maire de Bordeaux qui a néanmoins sacrifié au principe de précaution.
Face à l'emploi de cette vaisselle en plastique dans 104 écoles maternelles et élémentaires de Bordeaux, qui regroupent 17.000 élèves, des parents avaient fondé en février, avec le soutien d'associations de parents d'élèves (indépendantes, FCPE, Peep), le collectif «Cantine sans plastique», qui a essaimé au niveau national.
En Loire-Atlantique, à Toulouse, Montpellier, Pau et Montrouge (Hauts-de-Seine) où se pose la question du tout plastique dans les cantines scolaires et des déchets engendrés, des parents d'élèves tentent de trouver des alternatives, comme à Strasbourg qui a commencé à remplacer ses barquettes par des récipients en inox.
Les perturbateurs endocriniens dérèglent le fonctionnement hormonal et provoquent des pubertés précoces, cancers, diabètes, obésité, etc. y compris à de faibles niveaux d'exposition.