Les chiffres définitifs de la mortalité routière pour l’année 2016 ont été présentés le 26 juin par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR). Et le bilan n’est pas bon.
Le rapport évoque ainsi «une quasi-stabilisation» du nombre de tués, avec une hausse de 0,5 % par rapport à 2015, mais c’est surtout la troisième année consécutive de mauvais résultats, ce qui sonne comme un avertissement, à quelques jours des premiers départs en vacances. Le combat est donc loin d’être terminé.
Les politiques pris de vitesse
L’année dernière, 3 477 personnes sont mortes sur les routes, soit seize de plus qu’en 2015. Une hausse qui touche plus particulièrement les cyclistes et les piétons. Ils sont respectivement 162 (+9 %) et 559 (+19 %) à avoir perdu la vie sur les routes en 2016. Seule la mortalité des automobilistes est en baisse avec 1 760 victimes, soit 36
de moins par rapport à 2015 (-2 %). Des chiffres implacables qui montrent que les objectifs des différents gouvernements qui se sont succédés restent difficiles à atteindre.
En 2015, le Premier ministre, Manuel Valls, avait en effet annoncé un plan ambitieux de vingt-deux mesures pour descendre sous la barre des 2 000 morts à l’horizon 2020. Parmi elles, pour y parvenir, l’installation dans les trois ans de 500 nouveaux radars, mais aussi 10 000 leurres (faux radars), avait été prévue.
Autant de mesures qui s’ajoutaient aux vingt-six autres annoncées la même année, comme l’interdiction du kit mains libres au volant ou l’abaissement du taux d’alcoolémie pour les conducteurs novices à 0,2 g d’alcool par litre de sang.
Pour protéger les plus vulnérables, le port de gants homologués a même été rendu obligatoire pour tous les conducteurs de deux-roues motorisés en 2016. De même que, concernent les cyclistes, le port du casque pour les enfants âgés de moins de 12 ans.
Des résultats en trompe l’œil
Face à cette situation, les associations poussent l’Etat à aller plus loin encore. Mais toutes ne sont pas du même avis.
40 millions d’automobilistes, pour qui le bilan 2016 signe «l’échec» de la politique de la Sécurité routière, préconise une plus grande lutte contre les addictions au volant, plutôt qu’une multiplication des radars, dont «l’efficacité» se limite, selon son secrétaire général, Pierre Chasseray, «à la seule rentabilité».
La présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, estime de son côté qu’il faudrait au contraire «augmenter le nombre et l’usage des radars mobiles». Elle plaide également pour la généralisation de la baisse de la vitesse de 90 à 80 km/h sur toutes les routes secondaires. «Les politiques manquent de courage mais nous y arriverons», espère-t-elle