Un homme radicalisé a été interpellé dans la nuit de jeudi à vendredi aux abords d'une base militaire à Evreux (Eure). Des armes ont été retrouvées ainsi qu'une clé USB.
Plusieurs petits drapeaux de l'organisation jihadiste ont été découverts sur le suspect, dans sa voiture et près de la base militaire, ont ajouté des sources proches du dossier. Ils s'ajoutent aux armes laissées dans un fourré par cet ancien soldat de l'armée de Terre, fiché S (sûreté de l'État) et surveillé pour sa radicalisation depuis 2014 par les gendarmes.
D'après ses premières déclarations en garde à vue, le suspect a affirmé aux enquêteurs avoir préparé une revendication au nom du groupe Daesh enregistrée sur la clé USB, a rapporté une autre source proche de l'enquête. «Des photos de lui habillé en combattant avec les épaulettes et le bandeau de Daesh» ont également été trouvées dans cette clé USB, selon ces sources proches du dossier.
Ancien militaire converti à l'islam
Né à Melun en février 1983, cet ancien militaire converti à l'islam était sous étroite surveillance depuis 2014 par les gendarmes pour sa radicalisation. Il avait fait l'objet de deux perquisitions administratives en 2015 et 2017. Il avait aussi été visé par une enquête judiciaire pour avoir cherché à se procurer des armes, mais les investigations n'avaient pas abouti.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, sa voiture a été repérée près de la base aérienne 105 d'Évreux, en Normandie. Des recherches ont été lancées et l'homme a été interpellé par le peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (Psig) d'Évreux alors qu'il regagnait son véhicule. Les enquêteurs cherchent à déterminer notamment si le suspect était sur le point de commettre une action violente ou s'il procédait à des préparatifs.
Enquête ouverte par la section antiterroriste
La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie vendredi matin de l'enquête, ouverte pour «entreprise individuelle terroriste», «introduction frauduleuse sur une zone militaire» et «infraction à la législation sur les armes en relation avec une entreprise terroriste», selon une source judiciaire.
Cette interpellation intervient à deux jours de l'issue de l'élection présidentielle, sur fond de menace terroriste très élevée en France.
Le soir du 20 avril, trois jours avant le premier tour de l'élection présidentielle, un policier a été tué sur les Champs-Elysées dans une attaque revendiquée par le groupe jihadiste Daesh, à l'origine de la plupart des attentats qui ont fait 239 morts dans le pays depuis 2015.