La Seconde Guerre mondiale s'est immiscée vendredi dans le duel présidentiel : Emmanuel Macron a choisi de faire étape dans le village martyr d'Oradour tandis que le président par intérim du FN, Jean-François Jalkh, accusé de propos négationnistes, a dû quitter son poste.
Le vice-président du Front national Louis Aliot a tenté d'éteindre dans la matinée la polémique qui couvait depuis le début de la semaine autour de propos négationnistes attribués à Jean-François Jalkh, désigné pour assurer la présidence par interim du parti.
«Faire barrage»
L'ancien maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoe, en a ainsi appelé à la «responsabilité» de ceux qui ne voteraient pas Emmanuel Macron le 7 mai pour faire barrage au Front national, faisant un parallèle avec l'arrivée au pouvoir des nazis en Allemagne. «Dans les années 30 en Allemagne, l'extrême gauche n'a pas voulu choisir entre les sociaux démocrates et les nazis. Hitler a été élu par le suffrage universel», a rappelé Bertrand Delanoë sur RTL, souhaitant forcer la main à Jean-Luc Mélenchon.
Dans une pleine page publiée dans le quotidien Libération, l'association «Les Fils et Filles des Déportés Juifs de France» et Serge, Beate et Arno Klarsfeld font directement référence aux camps de concentration nazis et appellent à voter Macron «contre Le Pen».
C'est dans ce contexte qu'Emmanuel Macron a décidé il y a plusieurs jours de rendre hommage dans l'après-midi aux victimes du massacre d'Oradour-sur-Glane, petite localité du Limousin où une unité de la Waffen SS massacra 642 habitants le 10 juin 1944. Dans la soirée, le candidat tiendra une réunion publique à Châtellerault, tandis que Marine Le Pen, qui a tenu jeudi soir à Nice son premier meeting d'entre-deux-tours, sera l'invitée de BFMTV.