Une campagne de communication inédite, à l’initiative commune de la RATP, de la SNCF et du Stif, a été lancée ce mardi pour lutter contre la fraude dans les transports en commun.
Pour la région, la fraude représente en effet un manque à gagner de 366 millions d’euros par an, selon un rapport de la Cour des comptes. «Plus d’un million d’euros par jour», a insisté Valérie Pécresse, présidente de la région et du Stif, qui entend récupérer auprès des tricheurs 20 millions d’euros par an pour la RATP, et 10 millions pour la SNCF.
Les mesures associées à cette campagne se veulent donc dissuasives. Les 1.250 agents RATP vont ainsi renforcer leurs contrôles et multiplier les opérations «bouclage total des gares», à l’instar de celle menée hier matin à la gare de Saint-Denis (93).
De nouveaux agents affectés au contrôle
Du côté du Transilien, le constat est pire : la fraude s’élève à 63 millions d’euros par an, «soit le prix de six trains neufs», souligne son directeur général, Alain Krakovitch. «Sur les trois millions de voyageurs quotidiens, 220 000 sont en infraction», a-t-il ajouté. Pour y faire face, le responsable a annoncé que 250 agents en gare étaient désormais assermentés afin d’effectuer des contrôles (en plus des 800 agents contrôleurs), et que 500 autres étaient en cours de formation.
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Par ailleurs, le Stif va investir 49 millions d’euros pour la création de portiques de contrôle automatiques dans quatorze gares de la région, dont celle de Paris-Saint-Lazare (8e), qui sera équipée fin 2018. Les stations de tramways, particulièrement exposées au phénomène (12% de fraude), sont elles aussi concernées par cette mesure.
Enfin, la loi Savary votée en mars dernier, devrait bientôt permettre aux agents de durcir les sanctions à l’encontre des resquilleurs. Il deviendra notamment obligatoire de justifier son identité en cas de contrôle, sous peine d’être retenus pendant, au maximum, quatre heures.
Les chiffres scandaleux de la #fraude sur les transports d'Ile-de-France justifient notre engagement https://t.co/RLx8uzqZZn
— Valérie Pécresse (@vpecresse) 20 septembre 2016