La foule immense des années précédentes a laissé place à quelques milliers de personnes mercredi soir pour l'ouverture des 80es Fêtes de Bayonne dans un contexte fortement marqué par les attentats islamistes avec la mise en place d'un dispositif de sécurité renforcé.
Alors qu'environ un million de personnes sont attendues jusqu'à dimanche pour l'une des plus grandes manifestations populaires au monde mêlant tradition, musique, danses, chants, sports, corridas, gastronomie et force libations, le contexte de cette 80e édition était totalement inédit après l'attentat islamiste de Nice le 14 juillet (au moins 84 morts).
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Tout en assurant qu'il n'y avait pas de menace particulière sur les fêtes, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques et la ville de Bayonne ont renforcé le dispositif de sécurité: installation de chicanes pour éviter toute intrusion d'un véhicule à l'intérieur des remparts de la ville, un espace transformé en gigantesque zone piétonnière et où se concentre la fête, augmentation des effectifs des forces de l'ordre et des services de secours qui passent de 1.800 l'an dernier à 1.900 et présence visible de 60 militaires de "l'Opération Sentinelle" et tireurs d'élite du Raid.
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La municipalité avait aussi revu l'organisation de la cérémonie d'ouverture, traditionnel moment fort des fêtes, déplacé en début de soirée et considérablement allégé pour éviter le rassemblement d'une marée humaine sur le parvis de l'Hôtel de ville. Seule la marionnette bedonnante et souriante du Roi Léon, icône et mascotte des fêtes depuis 1949, s'est réveillée à 19h00 sur le balcon de la mairie pour donner le coup d'envoi d'un évènement créé en 1932 et uniquement interrompu par l'Occupation nazie de 1940 à 1944. Et cela sous la surveillance de policiers du Raid visibles sur le toit de la mairie.
Le maire centriste Jean-René Etchegaray a aussi décidé d'annuler la "Journée des enfants", qui rassemble habituellement le jeudi des milliers de bambins.
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Même si près de 90% du programme reste inchangé par rapport aux années précédentes, les modifications sont plus ou moins comprises par les festayres (personnes faisant la fête en langue gasconne): "L'ambiance est différente des autres années, on guette à droite à gauche mais on essaye de passer au-dessus des évènements. Je comprends les arguments de sécurité mais un attentat peut se produire n'importe où", réagit Noëlle Ausquy, 49 ans, employée dans le secteur médical, venue avec une dizaine de collègues. Cette mère de famille habituée de l'événement ne fera en revanche que l'ouverture: "Ma fille m'a demandée de ne pas venir les autres jours".
En vacances sur la Côte basque, Melissa Couillard et Victor Perrot, 21 et 22 ans, n'ont eux pas hésité avant de se rendre aux fêtes: "On ne veut pas s'empêcher de vivre". Comme les milliers de festayres, le couple est habillé en blanc et rouge, tenue qui s'est imposée, après les Fêtes de Pampelune, capitale de la Navarre espagnole et jumelée avec Bayonne, et qui se veut vecteur d'égalité.