Il y a quatre-vingt ans, le 3 mai 1936, le Front populaire remportait les élections législatives, lançant une vague inédite de réformes sociales dans le pays.
Un anniversaire que ne manquera pas de célébrer ce mardi François Hollande, en clôturant à Paris le colloque «La gauche et le pouvoir», organisé par la Fondation Jean-Jaurès et le think tank Terra Nova. Car la coalition des socialistes, communistes et radicaux qui avait porté au pouvoir Léon Blum reste plus que jamais un exemple à suivre pour le PS, son secrétaire général Jean-Christophe Cambadélis ayant encore salué, dimanche, «l’embellie de 1936».
Le 3 mai 1936, le Front populaire avait obtenu 376 sièges (dont 72 communistes, 116 radicaux et 147 SFIO) contre 222 pour la droite. Dans l'attente de la formation du gouvernement, une vague de grèves, avec occupations d'usines, avait alors paralysé le pays. Et avec l'arrivée de Léon Blum au pouvoir, c'est une étape majeure pour la classe ouvrière qui s'est ouverte. Les accords de Matignon ont ainsi permis la généralisation des conventions collectives, la reconnaissance de la liberté syndicale et l’augmentation générale des salaires. Sans compter la semaine de 40 heures, et la création des premiers congés payés. Deux semaines annuelles qui ont peu à peu révolutionné l’accès aux loisirs et à la culture pour les Français, et permis un brassage de population sans précédent.
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Reste que le Front populaire n'est pas considéré par certains historiens comme une réussite. Ainsi, pour Michel Winock, il "est aussi un échec, politique - il ne dure qu'une année -, économique, et surtout peut-être idéologique. Pour ne pas avoir assez vu que le véritable danger se situait à l'extérieur, il ne parviendra pas à son objectif premier : faire pièce au fascisme".