Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), lance un appel pour "un nouveau Front populaire de gauche" pour que le gouvernement respecte "la volonté populaire de changement" issue des urnes le 6 mai 2012, dans un entretien accordé à L'Humanité dimanche.
M. Laurent prévient cependant que son objectif aux élections municipales "n'est pas la sanction du PS" mais de "construire l'unité nécessaire face à un gouvernement dont la politique divise les forces de gauche".
"Je lance un appel à un nouveau Front populaire de gauche, un grand front d'action politique et social pour faire respecter la volonté populaire de changement", explique-t-il, ajoutant que le gouvernement devait "changer de cap" en refusant l'austérité et en combattant les "forces de l'argent".
"Quand il prend des mesures qui désarment les citoyens face à la finance, le gouvernement s'affaiblit lui-même et se met sous la pression des pouvoirs de l'argent. Il n'y a aucune fatalité à cela", estime le sénateur de Paris, allié de Jean-Luc Mélenchon au sein du Front de gauche.
Il refuse d'accuser "tel ou tel homme politique" de corruption, préférant combattre "la mainmise de la finance" et "la pression des actionnaires pour échapper à l'impôt".
Et prévient que "si on n'entreprend pas un assainissement profond de la République, un rejet massif de la politique se développera, qui favorisera les forces les plus extrêmes de la droite", comme "le montrent les récentes élections partielles".
Le secrétaire national du PCF entend s'appuyer sur les mobilisations sociales annoncées à la rentrée, notamment lors de la réforme des retraites et du vote du budget à l'automne.
"En construisant un large front d'action sociale et politique (...) nous allons démontrer que les choix budgétaires permettront d'investir dans l'éducation, les transports publics urbains et ferroviaires, le développement industriel ou la transition écologique, et de créer de l'emploi, qui est une question prioritaire".