Après les tractations, place aux ajustements. Le Premier ministre va annoncer lundi les corrections apportées au projet de loi travail, lors d'une réunion à Matignon avec les partenaires sociaux et les syndicats étudiants Unef et Fage.
Or, les nouvelles mesures sont attendues au tournant par les détracteurs de la loi, très remontés contre le texte initial. Manuel Valls a promis de "bâtir un compromis dynamique et ambitieux", au terme d’un marathon de consultations la semaine dernière. Il entend ainsi "corriger, rectifier, changer ce qui doit l’être, lever les ambiguïtés et répondre aux interrogations" sur le texte, qui doit être présenté en Conseil des ministres le 24 mars prochain.
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Ses propos font écho à ceux de François Hollande, qui a concédé jeudi qu'il y avait "forcément des éclaircissements à donner, des corrections à établir". Mais pas question, pour lui, de "retirer" le projet de loi.
Un arbitrage en terrain miné
Pour l'heure, deux mesures, venues se greffer sur le tard, ont cristallisé le mécontentement : le plafonnement des indemnités prud’homales pour licenciement abusif et la réforme du licenciement économique - dont les critères seraient appréciés, pour les multinationales, sur leurs seules filiales françaises. Le gouvernement avance en terrain miné sur ce sujet, contraint de répondre aux craintes des opposants au projet de loi El Khomri sans pour autant décevoir le patronat, favorable à la réforme.
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Mercredi dernier, les manifestations contre la réforme ont mobilisé entre 220 000 et 500 000 personnes, selon les sources. Une nouvelle journée de grèves et de manifestations est fixée au 31 mars, à l'appel de sept syndicats de salariés (FO, CGT, Solidaires, FSU), d'étudiants (Unef) et de lycéens (Fidl, UNL). Les organisations de jeunes prévoient aussi de défiler jeudi. Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien, 78% de la jeunesse rejette la loi El Khomri.