Vingt personnes ont été interpellées et dix placées en garde à vue samedi à Calais lors d'un rassemblement hostile aux migrants à l'initiative du mouvement islamophobe Pegida.
"Vers 12H30, des groupes ont commencé à circuler en centre ville, essentiellement de l'ultra droite de type néo-nazie. Sept d'entre eux ont été interpellés dès le début, puis un rassemblement s'est fait devant une brasserie de la gare", a indiqué Etienne Desplanques, directeur de cabinet de la préfète du Pas-de-Calais. Les individus interpellés "étaient porteurs d'armes contondantes, d'armes blanches ou de tasers", a précisé la préfecture dans un communiqué samedi soir.
Vers 13h30, quelques échauffourées ont éclaté entre les forces de l'ordre et ces manifestants, qui ont scandé des slogans tels que "On est chez nous!", "Etat dictateur", "migrants dehors" ou "journalistes collabos". Ils ont entonné une Marseillaise et ont agité des drapeaux français. Il y a eu plusieurs appels des autorités pour demander la dispersion du rassemblement, puis des charges des gendarmes ainsi que des tirs de gaz lacrymogènes. "Nous avons tout de suite déployé les forces mobiles autour de cette centaine de manifestants. Nous avons procédé à des séries d'interpellations, en tout une vingtaine", a dit M. Desplanques. Vers 14h30, les manifestants se sont dispersés dans le calme.
Dans un communiqué, la maire de Calais Natacha Bouchart (Les Républicains) a salué "le remarquable travail" de la police. "Je ne saurais accepter que Calais soit le terrain de jeu des extrémistes, d'un côté ou d'un autre, et force doit rester à la loi", a indiqué Natacha Bouchart. Mercredi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé l'interdiction de toutes les manifestations susceptibles de provoquer "des troubles à l'ordre public" à Calais. Selon la maire de Calais, à l'issue de la manifestation, "un individu apparenté +antifa+ (anti fasciste, ndlr) a été interpellé à la statue du Général de Gaulle, alors qu'il était en train d'y apposer un drapeau d'extrême gauche".
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Environ 3.700 migrants, venus majoritairement d'Afrique de l'Est, du Moyen-Orient et d'Afghanistan, vivent dans la "Jungle" de Calais, plus grand bidonville de France, dans l'espoir d'atteindre l'Angleterre. Pegida, "Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident", mouvement d'extrême droite né en Allemagne à l'automne 2014, a appelé le 23 janvier à manifester dans plusieurs pays d'Europe ce samedi.