Bernard Cazeneuve a exprimé dimanche la "détermination totale du gouvernement à assurer l'ordre public à Calais", après l'intrusion de migrants sur un ferry, un événement exceptionnel qui a débouché sur quinze gardes à vue.
La nuit dernière, les forces de l'ordre ont "procédé à l'éviction de trois cent cinquante migrants qui bloquaient le port de Calais" et dont certains étaient montés à bord d'un ferry, rapporte le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Trente-cinq personnes ont été interpellées - vingt-six migrants pour embarquement frauduleux sur un navire, et neuf militants du collectif "No Borders" -, et quinze ont été placées en garde à vue. "Il appartient maintenant à la justice de se prononcer", est-il encore écrit. Parmi ces individus, huit seront jugés en comparution immédiate lundi. Ils sont poursuivis pour "infraction au code des transports".
Face aux appels des élus locaux, par exemple celui du président de région Xavier Bertrand réclamant une "réunion de crise en urgence", le ministère a rappelé le versement de 50 millions d'euros dans le cadre d'un "contrat territorial", ainsi que le renforcement des mesures de maintien de l'ordre, notamment à travers la mobilisation depuis plusieurs mois de dix-sept unités de forces mobiles (compagnies de CRS et escadrons de gendarmes mobiles).
Le communiqué évoque aussi les "importants travaux de sécurisation du tunnel et du port" depuis l'été dernier, ainsi que la mise en place de "solutions humanitaires" qui "ont permis de ramener le nombre de migrants présents à 4.000, contre 6.000 il y a quelques mois." Les services du ministre de l'Intérieur, qui se rend lundi à Amsterdam pour une réunion avec ses homologues de l'Union européenne, ont souligné qu'il s'était rendu sept fois à Calais depuis qu'il est ministre de l'Intérieur.