François Hollande s'est rendu vendredi sur le porte-avions Charles-de-Gaulle, déployé en Méditerranée pour participer aux opérations en Syrie et en Irak contre Daesh. Le chef de l'Etat a annoncé que le bâtiment sera déployé "dans quelques jours" dans le Golfe.
Ce déplacement surprise intervient le jour-même où l'Allemagne a officiellement rejoint, en soutien à la France, les opérations militaires internationales contre Daesh. Tenue secrète jusqu'au dernier moment, la visite de François Hollande a duré quelques heures. Il est reparti vers 19h en hélicoptère pour se rendre à Chypre, où il devait rencontrer le président Nicos Anastasiades avant de regagner Paris. Accompagné du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian et du chef d'état-major des armées Pierre de Villiers, François Hollande a rencontré pilotes de chasse et techniciens qui interviennent sur le porte-avions, avant de prononcer une allocution en fin d'après-midi sur le bâtiment, sur lequel sont stationnées environ 2.000 personnes.
"J'ai confiance en vous et en vos chefs, je vous exprime la gratitude de la Nation pour ce que vous faites et ce que vous allez faire" pour "la destruction de Daesh", a dit François Hollande. Après son discours, le chef de l'Etat est monté au poste de commandement du pont d'envol pour assister, à la nuit tombée, au catapultage de plusieurs appareils qui partaient en mission.
Seul porte-avions de la marine française a multiplié par trois la capacité française de frappes aériennes contre Daech en Syrie et en Irak. Depuis le 5 novembre, environ 110 sorties ont été effectuées, entre frappes et vols de renseignement et de surveillance. A l'occasion de ce déplacement, la présidence française a également révélé que le Charles de Gaulle, dans la foulée de son départ, a "conduit une première phase d'opération les 20 et 21 novembre" au dessus de la Libye, avec deux missions reconnaissance dans les régions de Syrte et Tobrouk. D'autres vols de reconnaissance "en Libye sont également planifiés", selon la présidence, alors que le groupe jihadiste ne cesse de monter en puissance dans ce pays, où il contrôle la ville de Syrte et près de 250 km de côtes.