Au total, près de 1.500 Français ont quitté la France à destination des zones de jihad en Syrie et en Irak, selon un rapport sénatorial publié mercredi qui note que ce chiffre est en augmentation de 84% comparé à celui de janvier 2014.
Présentant au Sénat ce document sur "les réseaux jihadistes en France et en Europe", le sénateur Jean-Pierre Sueur a souligné que sur les quelque 3.000 jihadistes européens recensés dans les régions tenues par le groupe Etat islamique - il a précisé que tous sont loin d'avoir été recensés -, près de la moitié, soit 47%, sont Français.
"Les services de la Direction centrale de la sécurité intérieure (DGSI) suivent actuellement plus de 3.000 personnes suspectées d'être impliquées dans des filières syriennes, un chiffre en augmentation de 24% par rapport au mois de novembre 2014", a ajouté le parlementaire.
Le rapport précise que sur les 1.432 Français concernés par cette filière, 413 se trouvent effectivement dans les zones de combat, dont 119 femmes. 261 ont quitté la zone de jihad, dont 200 pour regagner la France. 85 auraient été tués sur place et deux sont emprisonnés en Syrie.
Une augmentation de 116% des signalements
La plateforme d'appel mise en France à la disposition des familles et des proches pour prévenir les services de police de leurs doutes avait enregistré fin mars 3.246 signalements, contre 1.608 à la fin 2014, soit une augmentation inquiétante de 116%, a ajouté le sénateur Sueur.
Il a précisé que 152 islamistes radicaux sont actuellement incarcérés en France, pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", dont seulement 22 avaient effectué un séjour préalable en prison.