La Cour des comptes souligne mardi, dans son rapport annuel sur la gestion financière de l'Elysée, que des efforts ont été accomplis, mais que des progrès sont encore possibles, notamment dans le domaine des achats.
Pour la sixième année consécutive, la Cour des comptes a passé au crible le budget de l'Elysée. Signé par Didier Migaud, le Premier président de la Cour, ce rapport couvre l'ensemble de l'année 2013.
L'an dernier, l'Elysée a ainsi enregistré un excédent de 3,6 millions d'euros, sur une dotation initiale de 101,2 millions (en baisse de 10% depuis 2009). Les charges se sont élevées à 101,4 millions d'euros, contre 112,6 millions en 2009 (-10%).
A la dotation initiale se sont ajoutés des "produits divers" d'un montant de 7,7 millions d'euros, selon la Cour. "Cette somme correspond pour 2,75 M EUR aux produits divers de gestion (recettes de restauration, remboursements des participations aux voyages officiels, etc.) et pour 5 millions d'euros à des produits exceptionnels (ventes de vin, etc.)", explique la Cour des comptes.
L'Elysée est aussi parvenu à faire des économies en frais de télécommunications, de déplacements et de locations.
Un recours accru aux marchés publics
Les sages de la rue Cambon saluent en particulier le "recours accru" aux marchés publics pour passer les commandes: 59% des commandes opérées par les trois principaux services (intendance, informatique, immobilier/moyens généraux), qui représentent 70% du total des dépenses, sont ainsi réalisées selon cette procédure, contre 30% en 2012.
Les "déplacements, missions et réceptions" ont représentés des charges de 10,2 millions d'euros, en hausse par rapport à 2012 mais en baisse "conséquente" par rapport aux 14,9 millions d'euros de 2009.
Le chef de l'Etat a effectué l'an dernier 56 déplacements en métropole et 40 à l'étranger. Le coût de ces déplacements a été contenu, salue la Cour, qui cite en particulier la décision de ne plus faire décoller systématiquement l'avion de secours qui suivait l'appareil présidentiel.
Les dépenses de personnel sont restées quasi stables, à 69,3 millions d'euros, contre 69,4 millions d'euros en 2012. En 2009, elles atteignaient 69,6 millions d'euros et 70,3 millions d'euros en 2011. "De fait, les effectifs globaux de la Présidence ont été fortement réduits dans la période récente, passant de 1.051 à 858 (-18,4%) de fin 2007 à fin 2012", rapporte la Cour.
Une meilleure gestion du parc automobile
Autre amélioration, la gestion du parc automobile (le nombre de km parcourus est passé de 1,8 million en 2011 à 1,3 en 2013, "ce qui a permis une sensible réduction des dépenses de carburant".
Les dépenses de fonctionnement du pôle communication se sont élevées à 0,77 millions d'euros contre 1,05 millions d'euros en 2012. "Il n'a été réalisé aucun sondage d'opinion, ni fait appel à un cabinet de conseil dans ce domaine", relève la Cour des comptes.
Un chapitre du rapport est consacré à l'ex-"Première dame", Valérie Trierweiler, qui disposait en 2013 de cinq collaborateurs directs (deux chargés de mission contractuels et trois mises à disposition de personnel permanent de la Présidence) et de quatre officiers du Groupement de sécurité de la Présidence de la République (GSPR). Le total de la rémunération brute annuelle des cinq agents s'élevait à 396.900 euros. Après la séparation du couple présidentiel, "les postes ont tous été supprimés: en février 2014, ces personnels ont été affectés sur des postes vacants de la Présidence ou remis à disposition de leur administration d'origine", informe la Cour.
La Cour souligne cependant que des "améliorations" sont encore possibles, en termes d'achats ou de "contrôle interne". La Cour encourage aussi l'Elysée à poursuivre la "formalisation des procédures", avec la multiplication d'instructions écrites.