Dans un entretien accordé au Parisien, le légionnaire qui avait causé la controverse avec son masque de tête de mort au Mali explique sa descente aux enfers. Le trentenaire tente désormais de se reconstruire en Suède.
Joachim Tybora n’avait jamais imaginé les conséquences de son geste. Ce légionnaire d’origine polonaises avait servi dans le cadre de l’opération Serval au Mali. Un jour, alors que son unité fait une pause pour se restaurer, il décide de porter un bandana à tête de mort acheté dans une boutique pour motards, la poussière provoquée par un hélicoptère rendait l’air irrespirable.
Un cliché de cet instant capturé par un photographe de l'AFP choque les politiques et les médias. Le légionnaire craint un rapatriement mais poursuit finalement sa mission.
“Ce n'était pas une menace. Je ne voulais pas montrer la supériorité d'une armée sur une autre. Derrière le masque, j'étais juste un petit soldat” explique-t-il au Parisien.
Pour ce photographe amateur, il s'agit seulement d'une “jolie photo”. C’est à son retour en France que la situation s’envenime. Les “pressions” subies ont raison de lui, il déserte.
Une nouvelle vie
S’en est suivi un véritable calvaire. “Seul”, “abandonné”, il consomme de l’alcool et des drogues, il songe au suicide. Une période très difficile pour cet homme fier d’être légionnaire : son arrière-grand-père et son grand-père ont combattu respectivement lors de la Première et de la Seconde guerre mondiale.
Il décide de remonter la pente lorsqu’il se retrouve au commissariat après avoir braquer une pharmacie. Son état d'ébriété lui en ôte tout souvenir
Joachim Tybora vit désormais dans son pays d’adoption, la Suède, où il est conducteur d’engins. Il garde le bandana à l'origine du scandale aux côtés de ses médailles militaires, auxquelles il aurait voulu joindre celle du Mali.