L’Inserm a dévoilé les résultats d’une enquête sur les pratiques addictives chez les adolescents. Les jeunes consomment l’alcool, le tabac et le cannabis de plus en plus tôt. Plus ils sont jeunes, plus ils sont sensibles aux effets néfastes de ces produits.
Les Français font partie des plus importants consommateurs de cannabis dans le monde, avec le Canada, la Suisse, les Etats-Unis et l’Espagne. 53% des jeunes interrogés par l’Inserm ont déclaré avoir été dans un état d’ivresse alcoolique au moins une fois dans le mois précédent l’enquête. Seulement 6,6% des jeunes de 17 ans n’ont pas touché à l’un de ces trois produits (alcool, tabac, cannabis).
Si les adolescents aiment faire la fête, en revanche, ils ne mesurent pas les risques qu’ils prennent. Le rapport de l’Inserm souligne que les adolescents ont "une plus forte sensibilité aux effets neurotoxiques de l’alcool et du cannabis par rapport aux adultes, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux conséquences de la consommation de ces substances".
L'alcool, première substance consommée
L’alcool est la "première substance psychoactive consommée en termes de niveau d’expérimentation, d’usage occasionnel et de précocité d’expérimentation" révèle le rapport. Les jeunes Français sont au-dessus de la moyenne européenne pour la consommation d’alcool. La quantité et la vitesse d’ingestion peuvent atteindre des niveaux préoccupants.
Une pratique est connue dans les soirées étudiantes : le Binge Drinking dont l’objectif est de s’enivrer le plus rapidement possible. Cette pratique a des conséquences à long et court terme chez les jeunes (problème de mémorisation, dépendance). Chaque semaine, sept jeunes en moyenne décèdent dans un accident de voiture alors qu’il conduisait en état d’ivresse.
Les ados vulnérables au cannabis
Le constat dressé par les experts est équivalent pour la prise de cannabis. Il est le premier produit illicite consommé à l’adolescence. 42% des adolescents de 17 ans ont déjà fumé au moins du cannabis et 5% d’entre eux sont déjà dépendants à ce produit.
La consommation de cannabis conduit à une perte d’attention, de mémoire de travail, et des fonctions exécutives. Les comportements à risque (suicide, comportement sexuel à risque) peuvent être déclenchés par la prise de cette substance.
Plus on est jeune, plus on est sensible à ces produits
"Le cerveau de l’adolescent est plus vulnérable aux substances psychoactives que le cerveau de l’adulte" explique l’expertise. En effet, le cerveau humain achève son développement en moyenne à l’âge de 25 ans. Les adolescents sont moins enclins à résister aux composantes addictives de l’alcool et de l’herbe.
Quel que soit le produit consommé, "la précocité de l’expérimentation accroît les risques de dépendance ultérieure et plus généralement de dommages subséquents".
Prévenir les parents pour mettre en garde les enfants
Les experts qui ont participé à l’étude ont une recommandation : éviter ou retarder l’âge de la première prise de ces produits dangereux pour la santé. Ils préconisent d’informer régulièrement les parents sur le danger lié à la consommation d’alcool ou de cannabis. Les enfants sont sensibles aux messages véhiculés par les parents. A eux de donner le bon exemple.
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