Redoine Faïd, évadé mi-avril de la prison de Sequedin (Nord), a été repris grâce à un "indic" et à un portable glissé dans sa voiture qui a permis de le géolocaliser, affirme le journal Libération dans son édition à paraître vendredi.
Le quotidien consacre sa une et deux doubles-pages à l'évasion et la cavale du braqueur arrêté le 29 mai à Pontault-Combaut, publiant "l'intégralité de l'enquête, photos exclusives à l'appui".
Selon Libération, qui cite "une source proche de l'enquête", c'est un "indic" qui a "plombé" Redoine Faïd, qui voulait rejoindre Israël.
"Durant sa cavale, il a essayé d'acheter un faux passeport israélien. Lors de la tractation, à bord d'une voiture, le vendeur du faux passeport a balancé un portable ouvert sous le siège, ce qui a permis de les géolocaliser", rapporte cette source à Libération.
Le journal, qui a visiblement eu accès à des procès-verbaux, raconte en détail l'évasion de Redoine Faïd le 13 avril, durant laquelle il a pris quatre surveillants en otage. Ce matin-là le braqueur est "très très calme, pas comme d'habitude", note un détenu cité par le quotidien.
Libération revient ensuite sur six semaines de cavale en région parisienne, expliquant notamment que pour se reposer, Redoine Faïd aimait se rendre au cinéma, de préférence à la séance de 13H30.
La diffusion d'images de l'évasion tirées des vidéosurveillances de la prison de Sequedin il y a moins d'une semaine par TF1 et M6 avait provoqué un fort émoi parmi les surveillants. Le parquet de Lille a ouvert une information judiciaire pour violation du secret de l'enquête et de l'instruction.
Libération affirme qu'il "ne s’agit pas ici de faire de la surenchère, mais de comprendre les coulisses et les ressorts d’une évasion hors du commun".
Redoine Faïd est soupçonné notamment de participation à une tentative d'attaque à main armée qui avait coûté la vie à la policière municipale Aurélie Fouquet, 26 ans, en mai 2010 à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne).
Trois personnes -un détenu de Sequedin, son frère et un ex-détenu- ont été mises en examen pour complicité dans le cadre de l'enquête sur son évasion.
Après sa dernière arrestation, le braqueur s'est vu signifier neuf chefs de mise en examen. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.