Les fouilles vont reprendre vendredi autour du lac d'Aydat près de Clermont-Ferrand pour tenter de retrouver le corps de Fiona, au lendemain de l'incarcération de sa mère et de son compagnon qui ont avoué avoir enterré la fillette,après quatre mois de mensonges.
Selon Me Mohamed Khanifar, l'avocat de Berkane Maklouf, le compagnon de Cécile Bourgeon, "les fouilles vont reprendre en milieu d'après-midi autour du lac" où le couple dit avoir enterré la fillette de cinq ans.
"Il est prévu que mon client soit extrait de prison et qu'il aille sur le site cet après-midi", a ajouté le conseil du compagnon, mis en examen jeudi soir pour "coups mortels aggravés" et incarcéré dans un lieu "distant" de Clermont.
Jeudi, des recherches avaient déjà été effectuées autour du lac par les gendarmes et une brigade cynophile en présence de la mère, mais elles ont été infructueuses.
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Berkane Maklouf "apportera son concours au mieux de ses possibilités" pour retrouver le corps, a dit son avocat au micro de BFMTV. Il a pris conscience de la gravité des faits", a poursuivi Me Khanifar, mais il "proteste de son innocence", niant avoir porté le coup mortel que lui impute Cécile Bourgeon et soutenant la thèse de l'accident.
Pour l'avocat du compagnon, la découverte du corps et son autopsie pourraient permettre "de dévoiler des informations scientifiques" et "faire avancer de manière objective l'enquête".
'Couverte de bleus'
De son côté, la défense de Cécile Bourgeon estime que "les choses se sont décantées" dans cette affaire, la justice ayant fait de Maklouf le principal suspect en retenant la version de la mère sur les faits.
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"Aucune qualification criminelle n'est retenue contre elle", a affirmé Me Gilles-Jean Portejoie. La mère de Fiona a été mise en examen pour "non assistance à personne en danger", "recel de cadavre", "dénonciation mensongère d'un crime" et "modification d'une scène de crime", et écrouée à Lyon.
Sa défense a souligné qu'elle avait subi des violences de son compagnon et qu'elle était "couverte de bleus", récents et anciens, "et que cela a été constaté médicalement lors de sa garde à vue". Me Renaud Portejoie a précisé aussi que la jeune femme, toxicomane, s'est vu administrer du Subutex lors de sa garde à vue.
Me Khanifar a lui assuré de "l'amour" de son client pour sa compagne. "Il ne lui a pas témoigné d'acrimonie", a-t-il dit, en dépit des accusations qu'elle a portées contre lui.
Selon Cécile Bourgeon, Berkane Maklouf a en effet "porté un coup important" à Fiona le soir du 11 mai, lui occasionnant "un hématome autour de l’œil". Dans la nuit, "Fiona a vomi à plusieurs reprises" et elle a été "découverte morte dans son lit au matin".
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Berkane Maklouf, lui, reconnaît que Fiona a reçu des coups dans les jours précédant sa mort mais "nie farouchement" en être l'auteur, avait expliqué jeudi son premier avocat, Me Xavier Capelet.
'Important travail de clarification'
"Selon lui, l'enfant s'est étouffée dans son vomi. Ils l'ont trouvée le matin dans cet état et ont paniqué", avait-il ajouté l'avocat, évoquant un "accident domestique".
"Un important travail de clarification sera mené dans les prochains jours par le juge d'instruction", avait souligné jeudi le procureur de la République à Clermont-Ferrand, Pierre Sennès, appelant à la "prudence".
L'affaire a commencé le 12 mai, lorsque Cécile Bourgeon a affirmé à la police que sa fille de cinq ans avait disparu dans un parc de Clermont-Ferrand alors qu'elle-même, enceinte de six mois, s'était assoupie sur un banc. Une information judiciaire avait été ouverte deux jours après pour "séquestration et enlèvement", mais la piste familiale a rapidement été exploitée.
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