Condamné pour le viol de son petit-fils qui est revenu sur ses accusations, l'ancien maire de Vence (Alpes-Maritimes) Christian Iacono saura jeudi en début d'après midi si la justice accepte d'ouvrir la voie à une éventuelle réhabilitation ou si elle rejette la requête en révision.
La Commission de révision des condamnations pénales doit dire si elle saisit ou non la Cour de révision, seule à même de pouvoir annuler sa condamnation à neuf ans de prison et ordonner un nouveau procès.
Le 27 mai, l'avocat général a préconisé le rejet de la requête de l'ancien élu, qui a toujours clamé son innocence.
L'ancien élu, âgé de 78 ans, a été condamné en première instance en 2009, puis en appel en février 2011, à 9 ans de prison pour le viol de Gabriel, aujourd'hui âgé d'une vingtaine d'années et père d'un jeune enfant.
Mais quelques mois après le verdict en appel de la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, l'affaire avait rebondi: le jeune homme était revenu sur ses accusations, maintenues pendant 11 ans et portant sur des faits qui se seraient déroulés entre 1996 et 1998 dans la villa de Christian Iacono à Vence, alors que l'enfant avait entre cinq et huit ans.
Le 23 janvier 2012, la Commission de révision avait rejeté la demande de suspension de peine de Christian Iacono et ordonné un supplément d'information.
Celui-ci a apporté de nouveaux éléments et confirmé les rétractations de son petit-fils et qu'elle étaient "exemptes de toute manipulation" et n'étaient pas lié à un quelconque intéressement financier, selon l'avocat de Christian Iacono, Me Gérard Baudoux.
Les investigations menées dans ce cadre avaient également éclairé la Commission sur les raisons qui ont pu conduire Gabriel à accuser son grand-père dans un contexte familial conflictuel.
Il avait en effet expliqué avoir porté ces accusations par volonté de "rapprocher (ses) parents après leur divorce et d'être au (coeur) des attentions de tout le monde".
Après avoir purgé au total 16 mois en quatre séjours sous les verrous, Christian Iacono a été remis en liberté le 5 avril 2012.
Depuis 1945, seuls huit condamnés pour des crimes ont été acquittés au terme d'une procédure de révision, dont une seule fois en 2011 dans une affaire sexuelle.
Loïc Sécher, condamné en 2003 à 16 ans de réclusion pour le viol d'une adolescente qui, après l'avoir accusé, a finalement avoué avoir menti, a été acquitté au terme d'un procès en révision le 24 juin 2011.