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Qui est Philippe Martin ?

[THOMAS SAMSON / AFP]

La ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie Delphine Batho était limogée mardi pour avoir critiqué l'enveloppe réduite attribuée à son ministère pour le budget 2014. Ce matin, elle passait la main à son successeur, Philippe Martin, une figure méconnue du grand public.

 

Philippe Martin, 59 ans est député du Gers depuis 2002 et président du conseil général du même département. Par ailleurs, il est vice-président du groupe PS à l’Assemblée Nationale depuis juin 2012. Réputé bon connaisseur des questions écologiques et environnementales (il était membre de la commission du Développement durable à l’Assemblée Nationale), le nouveau ministre de l'Écologie est également un habile tacticien, rompu aux combinaisons politiques.

 

Anti-OGM

Philippe Martin est connu dans le milieu des écologistes pour être un farouche opposant aux OGM. Au début des années 2000, il avait lancé un référendum sur les cultures OGM en plein champ.

Dans le Gers, il tient à promouvoir l’agriculture biologique et à favoriser les circuits courts dans les cantines scolaires.  En juillet 2012, il demande aux restaurateurs et cavistes d'arrêter de vendre des vins californiens, en protestation de la loi entrée en vigueur en Californie interdisant la vente de foie gras.

Lors de la passation de pouvoir ce mardi, il a ainsi déclaré : « C’est une exigence l’écologie. (…) Nous devons faire preuve de conviction pour que cet horizon soit partagé par le plus grand nombre, par les plus grands dirigeants de ce pays mais aussi par une population inquiète des urgences sociales et qui parfois n’aperçoit pas à quel point la nécessité de transformer de manière écologique notre mode de vie n’est pas quelque chose de superflu, mais une exigence absolue».

 

Habile politique

Passé par différents cabinets ministériels, successivement préfet du Gers et des Landes dans les années 90, il était devenu conseiller de Laurent Fabius en 1997, dont il est resté proche ce qui lui vaut d'être classé parmi les "fabiusiens".

En décembre dernier, Bruno Le Roux, président du groupe PS au Palais Bourbon, avait chargé Philippe Martin d’ « harmoniser » les relations avec les autres groupes de gauche, en pleine crise économique et politique à la suite l’affaire Cahuzac.

Cahuzac, justement, il l’a soutenu, du moins au début… « Je n'aimais pas les attaques ad hominen quand c'était M. Woerth, je ne les aime pas quand c'est Jérôme Cahuzac » avait-il déclaré à la presse à propos des articles de Mediapart sur le ministre du Budget de l’époque. Dans l’hémicycle, alors que Daniel Fasquelle (UMP) avait interpellé Jérôme Cahuzac le 5 décembre dernier au sujet de ses supposées comptes en Suisse, Philippe Martin avait lancé à l’encontre du député UMP un « Pauvre type ! » 

Mais alors que le député du Gers l’avait soutenu en pleine tourmente, il n'avait pas tardé à le lâcher quand les faits ont été avérés. Lorsque Jérôme Cahuzac était parti se reposer dans le château du sénateur UDI Aymeri de Montesquiou, à Marsan, Philippe Martin n’avait pas voulu commenter l’information. «  C’est leur problème » avait-il déclaré à Sud Ouest, avant de rajouter au sujet du sénateur « S’il pratique le droit d’asile pour ceux qui sont en détresse, j’ai une longue liste de personnes qui n’ont pas de travail ou pas de logement à lui donner. Si l’on applique plus globalement ce principe de droit d’asile, il va falloir qu’il agrandisse son château ! ».

 

Homonyme et confusion

Philippe Martin a un homonyme : un député UMP de la Marne. A plusieurs reprises, il y a eu confusion à ce propos. En 2008, lors du débat à l’Assemblée Nationale sur le projet de loi sur les OGM, le député PS révèle que l’UMP l’a pris pour son homonyme de droite, lui envoyant alors des mails lui révélant les difficultés du groupe de droite : « Bonsoir, le groupe est en difficulté, il n'y a pas assez de députés UMP sur les bancs. Aussi pourriez-vous vous rendre dans l'hémicycle le plus rapidement possible ? ».

Par ailleurs, ce mardi, c’est le PS qui a fait une bourde. Sur son site, pour présenter le nouveau ministre, les liens vers les pages Facebook et Twitter renvoyaient vers… les comptes du député UMP de la Marne. 

 

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