Une association d'élèves de l’École Polytechnique a été dissoute après l'abandon d'un de leurs camarades à un kilomètre du campus en pleine nuit, un bizutage "inacceptable" pour la direction de l'école, a-t-on appris de cette direction confirmant des informations de presse.
La Khômiss, une association qui existe depuis deux cents ans, a pour mission de "transmettre les traditions d'une promotion à l'autre et de rappeler à l'ordre les élèves qui se prennent un peu trop au sérieux, un peu pédants", a expliqué à l'AFP le colonel Jean-Marie Gontier, directeur de la formation humaine et militaire.
La nuit du 10 au 11 juin, les membres de la Khômiss, mécontents du degré d'implication d'un élève dans une association, l'appellent pour lui donner rendez-vous. Ses camarades lui mettent un sac à dos sur la tête et le font monter dans une voiture avant de le déposer à un peu plus d'un kilomètre de l'école, en lui disant de rentrer à pied.
Le jeune homme, qui avait gardé son téléphone portable, a appelé un ami pour qu'il vienne le chercher et l'affaire n'est parvenue aux oreilles de la direction de l'école que dix jours plus tard, raconte M. Gontier.
Le 27 juin, la décision de dissoudre l'association a été annoncée lors d'un conseil d'administration puis expliquée aux élèves des deux promotions, réunis dans la cour. "On ne peut pas accepter ça", a commenté M. Gontier. "Cet événement n'est pas en rapport avec les valeurs qu'on défend".
Le responsable de la Khômiss, surnommé le GénéK, a été puni de quinze jours d'arrêt ferme, avec interdiction de fréquenter les lieux de convivialité (bar de l'école, salle de jeux) et obligation de signer un registre de présence toutes les quatre heures le week-end, ce qui l'empêche de quitter le campus pour aller à Paris.
La victime du bizutage n'a pas souhaité porter plainte.
Les élèves ont jusqu'au 14 juillet pour émettre des propositions quant à la création d'une nouvelle association.