L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publie les conclusions d'une étude sur la délinquance à Paris et dans trois départements franciliens. Objet de ce travail : mieux cerner le profil des personnes "multi mises en cause" ("multi-mis").
Quel est le profil type du délinquant qui commet cinq infractions distinctes ou plus tous les deux ans ? C'est la question que s'est posée l'ONDRP, un organisme qui relève de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, lui-même rattaché à Matignon.
Pour répondre à cette interrogation, les statisticiens se sont penchés sur des données éparses fournies en particulier par les services de la préfecture de police de Paris, sachant - déplorent les auteurs - qu'il n'existe pas encore d'outil centralisé et exhaustif pour analyser correctement les phénomènes de délinquance. Le fameux Système de traitement des infractions constatées (STIC) n'étant pas encore parfaitement au point, indique le rapport.
L'auteur du ce travail, Etienne Perron-Bailly, a donc travaillé sur des statistiques concernant Paris et trois départements franciliens de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) au cours des années 2009 et 2010. Sont pris en compte 1.508 individus ayant commis ou eu l'intention de commettre 11.784 infractions à cinq reprises ou plus (hors délits routiers).
Si cette étude ne peut donc être considérée comme le reflet parfait de la situation à l'échelle du pays, faute d'une approche nationale et d'élements de comparaison, elle fournit néanmoins des indicateurs statistiques particulièrement saisissants.
17,9% des personnes "multi-mis" ont commis 10 infractions principales ou plus.
53,4% des personnes "multi-mis" sont des mineurs (486 individus sur les 1508 de échantillon sont âgés de moins de 15 ans).
63,3% des infractions commises par les "multi-mis" sont des atteintes aux biens (vols, cambriolages, dégradations).
87,3% des "multi-mis" sont des hommes.
32,5% des "muti-mis" sont des étrangers (avec une forte prépondérance des individus d'origine roumaine ou balkanique, qui représentent 15,4% des "multi-mis").
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