Le procès de l'accident de manège survenu en 2007 à la Fête des Loges à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) au cours duquel un père et son fils avaient été tués et deux proches blessés s'est ouvert mardi matin devant le tribunal correctionnel de Versailles.
L'exploitant du manège, le constructeur italien FC Fabbri Park et son sous-traitant BCM comparaissent pendant deux jours pour homicides et blessures involontaires.
Cet après-midi du 4 août 2007, dix membres de la famille Dubuc, très unie, s'étaient rendus à la Fête des Loges, une sortie qu'ils affectionnaient. Quatre d'entre eux étaient montés dans l'attraction Booster tandis que les autres étaient restés en bas, assistant à la scène. Selon les témoignages de l'époque, un bruit de craquement aurait été entendu sur la structure.
L'une des nacelles du manège s'était partiellement détachée et avait, lors de sa descente, violemment percuté le sol, tuant le père, 45 ans, et un de ses fils, 20 ans, originaires du Val-d'Oise.
L'oncle, 46 ans aujourd'hui, et le frère de 19 ans du jeune homme tué, qui se trouvaient eux aussi dans la nacelle, avaient été blessés et "extrêmement choqués".
Près de 6 ans après les faits, les deux survivants de la tragédie ainsi que 16 membres de la famille, tous parties civiles, se sont présentés à l'audience, visage grave.
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Deux autres victimes, restées coincées à 36 m de hauteur pendant plusieurs heures avant d'être libérées, sont également parties civiles, représentées par leur avocat.
Le Booster, manège à sensations fortes d'un poids de 28 tonnes, est un grand bras articulé tournant autour d'un axe avec, à chaque extrémité, une nacelle emportant quatre passagers. Sa vitesse maximale peut atteindre 90 km/h.
Lors de l'instruction, l'un des experts a mis en lumière une insuffisance des contrôles de la sécurité du manège et plusieurs anomalies liées à la conception et à la fabrication de l'engin, notamment des irrégularités de soudage, qui pourraient être à l'origine de la rupture partielle du bras support.
Le tribunal va s'attacher à déterminer les responsabilités, dans cet accident qui avait suscité un vif émoi, au-delà même de la famille touchée.
Au point que quelques mois plus tard, en février 2008, le Parlement adoptait à l'unanimité la première loi renforçant la "sécurité des manèges, machines et installations pour fêtes foraines ou parcs d'attractions".