L'ancien ministre Eric Raoult, maire UMP du Raincy (Seine-Saint-Denis), comparaîtra jeudi devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour des violences conjugales présumées sur sa femme, dont il est aujourd'hui séparé.
M. Raoult, qui connaît des ennuis de santé depuis un accident vasculaire cérébral (AVC) en juin 2012, avait obtenu fin novembre le report de son procès pour des raisons médicales.
"Sa santé est toujours fragile mais il sera bel et bien présent à l'audience jeudi", a assuré à l'AFP son avocate, Me Caroline Toby, qui ne demandera pas un nouveau renvoi du procès.
L'ancien député de Seine-Saint-Denis avait été placé en garde à vue à deux reprises au mois d'octobre, à la suite de plaintes déposées par son épouse, Corinne Raoult, qui fut son assistante parlementaire et avec laquelle il est en instance de divorce.
Accusé de l'avoir giflé, bousculé et insulté à plusieurs reprises entre décembre 2011 et octobre 2012, il devra répondre de "violences sur conjoint" et de "menaces ou actes d'intimidation en vue de déterminer une victime à ne pas porter plainte ou à se rétracter".
M. Raoult, qui a perdu en juin son siège de député, nie toute violence physique. "Je l'ai insultée, c'est vrai. Mais dire à son épouse, qui a 15 ans de moins que vous, +tu t'habilles comme une salope+, ce n'est pas une violence conjugale", avait-il assuré, le 10 octobre, sur Europe 1.
Son épouse n'a voulu faire aucun commentaire sur cette affaire, demandant "le respect de (sa) vie privée".
Volontiers électron libre et "grande gueule", Eric Raoult a à plusieurs reprises défrayé la chronique. Lors des émeutes de 2005, il avait été le premier à imposer un couvre-feu aux mineurs de sa commune, pourtant épargnée par les violences, avant même que le gouvernement ne décrète l'état d'urgence.
Début juin, il avait proposé la candidature de Nicolas Sarkozy au prix Nobel de la paix afin que soit "reconnue la part essentielle de (son) action internationale durant son quinquennat pour le maintien de la paix dans le monde".
L'ancien ministre de la Ville (1995-1997) risque trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.