Les opérations de neutralisation de la fuite de gaz à l'usine chimique Lubrizol qui a empuanti la semaine jusqu'à la région parisienne et le sud de l'Angleterre, se poursuivent mais prennent "plus de temps que prévu", a indiqué lundi le préfet de Seine-Maritime, Pierre-Henry Maccioni.
"On avance, le protocole se perfectionne, ça prend plus de temps que prévu", a dit le préfet lors d'un point presse lundi matin à Rouen, à l'occasion de son arrivée récente en poste. "On n'a pas encore vraiment mis au point la formule qui élimine dans l'instant (...) et neutralise les mercaptans, et les émanations qu'il y avait en début de semaine".
Par ailleurs, le préfet a précisé qu'il y "avait certaines émanations ce matin" et a reconnu qu'il se peut qu'il y ait encore des odeurs.
La concentration de mercaptan à la sortie de la cheminée de Lubrizol était de 80 ppm (parties par millions) au moment du "pic" de l'accident lundi dernier. Après avoir chuté, ce chiffre était encore de 6 ppm ce lundi matin selon le préfet.
"Cela va durer peut-être quelque jours, je ne peux pas vous dire combien de temps", a-t-il dit.
Lors de son dernier point presse samedi matin, le préfet avait affirmé que l'opération devait se terminer samedi soir. Mais samedi soir un communiqué de préfecture annonçait que la neutralisation du fond de cuve n'avait pas encore été effectuée, et qu'aucun "timing annonçable" n'était disponible.
Le préfet a répété lundi que les 36 tonnes de produit contenant du mercaptan --le gaz à l'origine de l'odeur qui s'est formée à la suite d'une réaction chimique "inattendue"-- avaient été traitées et évacuées. Le représentant de l'Etat a ajouté que "le traitement du fond de cuve se poursuit normalement".
En outre, M. Maccioni a précisé qu'il n'y a "pas de reprise de production" sur le site, mais qu'il a autorisé le "déstockage" depuis le site Lubrizol afin d'éviter des "ruptures commerciales" de l'entreprise avec ses clients.