Le Libanais Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré depuis 28 ans en France pour complicité d'assassinat de deux diplomates au début des années 1980, saura jeudi s'il obtient sa libération conditionnelle, avant une probable expulsion de France.
Le 21 novembre, le tribunal d'application des peines de Paris avait répondu positivement à la demande de libération de l'ancien chef des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises) en la conditionnant à son expulsion du territoire français.
Mais le jugement a été suspendu en raison de l'appel du parquet, opposé à cette huitième demande de remise en liberté de M. Abdallah. Le parquet général a renouvelé son opposition à sa libération lors de l'audience, en décembre, devant la chambre d'application des peines qui examinait l'affaire en appel.
La décision de la chambre d'application des peines sera rendue jeudi après-midi. Si Georges Ibrahim Abdallah obtient sa remise en liberté et qu'elle est assortie d'une expulsion du territoire, un arrêté du ministère de l'Intérieur devra être pris en ce sens.
Georges Ibrahim Abdallah, 61 ans, est détenu à la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées). Engagé auprès du mouvement palestinien radical FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), il avait été arrêté le 24 octobre 1984 et condamné à perpétuité en 1987 pour complicité dans les assassinats en 1982 à Paris de deux diplomates, l'Américain Charles Robert Ray et l'Israélien Yacov Barsimantov.
Le parquet de Paris avait estimé en première instance que "le projet incertain que présente M. Abdallah ne permet de garantir tout risque de récidive" et de reprise d'un combat révolutionnaire au Liban, soulignant qu'il n'a jamais commencé à indemniser les parties civiles et continue de revendiquer ses actes.
Son avocat Jacques Vergès fait valoir qu'il est un détenu modèle et qu'il souhaite rentrer au Liban pour reprendre son métier d'instituteur.
Libérable depuis 1999, Georges Ibrahim Abdallah avait déjà obtenu une libération conditionnelle en 2003 mais celle-ci avait finalement été refusée en appel en janvier 2004.