Alors que la Semaine de la mobilité en France s’achèvera dimanche, la mairie de Paris lance dès demain Bougez malin. Cet événement ouvert au public à l’Hôtel de Ville mettra en avant les nouveaux moyens de transport, notamment Autolib’.
Le système de voitures en libre-service, qui a été lancé en décembre dernier, fait désormais partie du paysage parisien. Annoncé comme une première mondiale, Autolib’ est devenu rapidement une vitrine du véhicule électrique. Morald Chibout, directeur général d’Autolib’, et Patrick Corral, directeur du développement d’ERDF, en font l’un des fers de lance de la transition énergétique.
Près de dix mois après son lancement, où en est Autolib’ ?
Morald Chibout : C’est un véritable succès commercial et technique. Aujourd’hui nous comptons plus de 35 000 abonnés, dont 12 000 à l’année, et nous avons franchi le cap des 500 000 utilisations depuis le lancement, en décembre 2011. Nous commencerons à gagner de l’argent dès 2014, alors que nous devions être rentables en 2018. De plus, outre les 47 communes partenaires de notre dispositif, d’autres villes se montrent intéressées en Ile-de-France.
Les Franciliens se sont-ils bien approprié ce système ?
Morald Chibout : 90 % de nos clients nous ont fait part de leur satisfaction et on peut dire que tout le monde a entendu parler d’Autolib’, qui fait désormais partie du paysage. Surtout, la logique d’utilisation du véhicule a beaucoup changé. Nous avons souvent deux types de clients. Premièrement, il y a ceux qui ont besoin d’une voiture occasionnellement et qui veulent l’utiliser quand ils en ont le besoin et deuxièmement ceux qui veulent rouler électrique, car ils ont la préoccupation de ne pas polluer.
La mise en place de ce dispositif est-elle compliquée ?
Patrick Corral : C’est un défi et un enjeu d’innovation technologique que de pouvoir mettre en place un réseau pour ce type de véhicules. Pour ERDF, le véritable succès d’Autolib’ est de moderniser les réseaux électriques pour alimenter ce dispositif et de pouvoir installer un tel système sans modifier complètement le paysage dans une ville telle que Paris. Nous avons une mission de service public et ERDF doit accompagner le développement des territoires et être proactif et anticipateur sur tous les usages innovants. Tout ceci crée de l’emploi dans différentes filières.
La voiture électrique symbolise-t-elle cette transition énergétique ?
Patrick Corral : Il y a un véritable enjeu environnemental, car la chaîne des transports aujourd’hui est à tous les niveaux un gros consommateur de produits pétroliers. Le véhicule électrique ne se substitue pas au diesel ou à l’essence, mais il permet d’offrir une mixité dans les modes de déplacement.
Morald Chibout : L’organisation d’un événement comme Bougez malin, ce week-end, répond à cette logique. Il s’agit de montrer au grand public comment on peut combiner une énergie propre, qu’ERDF gère déjà bien, ce type de véhicules et un service de voitures en libre-service inédit à une telle échelle.