Quelques heurts ont eu lieu mardi matin lors de l'inauguration de la Grande Mosquée Mohammed VI de Saint-Etienne, entre des manifestants réclamant notamment davantage de transparence sur son financement et sa gestion, et la police.
Un homme a été placé en garde à vue, soupçonné de violences sur des agents de la force publique, a-t-on appris de source policière. Il était toujours en garde à vue peu après 18h30.
Une cinquantaine de manifestants, originaires de plusieurs pays du Maghreb, qui avaient pu franchir des barrages policiers aux abords de l'édifice religieux ont brandi des banderoles, saisies par la police, qui mentionnaient leur hostilité au recteur de la mosquée, Larbi Marchiche, et leur attachement à l'imam Mohamed El Adly, officiant depuis 17 ans à Saint-Etienne, récemment rappelé au Maroc par les autorités religieuses dont il était l'employé.
"On l'accuse de radicalisme, c'est faux. Il était apprécié y compris par les non-musulmans pour ses qualités humaines", a assuré une manifestante venue de Lyon.
Une autre jeune femme, d'origine marocaine, s'est aussi élevée contre le nom de Mohammed VI, roi du Maroc, donné à la mosquée, "un signe de conservatisme et de manque d'ouverture vis-à-vis des non-Marocains", selon elle.
La question du financement de cette mosquée de 1.400 mètres carrés était également soulevée par les manifestants.
Son coût, qui devait être initialement inférieur à deux millions d'euros, approche la dizaine de millions dont une part importante a été apportée par le souverain, a indiqué un représentant de l'association, contrôlée par des Marocains, qui en assure la gestion.
L'inauguration s'est déroulée en présence des autorités civiles et religieuses de Rhône-Alpes et d'Ahmed Taoufiq (BIEN Taoufiq), le ministre marocain des Affaires islamiques.
Ce dernier a souligné que la "mosquée, qui promeut l'islam du juste milieu dans le respect des valeurs du pays d'accueil", avait été édifiée avec le soutien du roi "à la demande de l'association cultuelle qui gérait le projet" et que "ce soutien a été octroyé en toute transparence", selon un communiqué de la grande Mosquée.
Pour le ministre marocain, construire cette grande mosquée est un message que le roi Mohammed VI, "lance au monde entier que nous pouvons nous entraider pour préserver les valeurs de paix, de bonne entente et d'harmonie, ainsi que préserver la dignité humaine au-delà des confession et des convictions de chacun", ajoute le communiqué.
L'inauguration a aussi été l'occasion de la prise de fonction d'un nouvel imam, Khalid El Asri, un Marocain francophone de 37 ans, membre de la délégation des affaires islamiques de la région de Rabat depuis 2006.