L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a dénoncé mardi des engagements non tenus par les banques concernant les frais bancaires, notamment un manque de transparence, et lancé à cette occasion un comparateur afin d'aider les consommateurs à mieux choisir leur établissement.
Harmonisation des termes utilisés dans les plaquettes, total des frais figurant explicitement dans les relevés mensuels ou encore forfaits moins chers que les services à l'unité: les banques avaient promis en septembre 2010 de clarifier et rendre plus lisibles leurs tarifs au plus tard à l'été 2011.
Mais sur 108 établissements étudiés, les améliorations n'ont pas été suffisantes et les "promesses de transparence jamais tenues", a pointé du doigt le président de l'association, Alain Bazot.
"Il y avait des engagements et on a le constat d'une situation qui est toujours aussi opaque et un consommateur ne peut pas s'en sortir pour faire des choix rationnels", a-t-il ajouté.
Pour y remédier, l'UFC-Que Choisir a mis en ligne un comparateur de frais bancaires sur internet (http://www.quechoisir.org/comparateur/banque), accessible gratuitement jusqu'au 12 juin puis réservé uniquement aux abonnés de son site.
Cet outil, qui recense les tarifs de 126 banques sur toute la France qu'elles soient en ligne ou qu'elles disposent d'un réseau d'agences, fonctionne à partir de huit profils prédéfinis (classés par tranche d'âge et type d'utilisation des services bancaires) même s'il est possible de personnaliser ses caractéristiques pour un résultat plus précis.
Son utilisation se veut simple puisque l'internaute doit uniquement indiquer quelques éléments, comme son département, sa banque actuelle et le nombre de cartes bancaires rattachées à son compte, pour déterminer les économies qu'il pourrait réaliser en changeant d'établissement.
"Le consommateur pourra déterminer s'il a un intérêt ou non à prendre un +package+ (une offre avec plusieurs services, ndlr) et il aura une décomposition du tarif final pour chacune des banques du classement", a fait valoir M. Bazot.
La création de ce comparateur est la dernière initiative en date de l'UFC-Que Choisir, qui avait affiché son scepticisme dès la divulgation de ces engagements, dans sa lutte contre la tarification bancaire.
Stimuler la concurrence
Parmi ses griefs exposés mardi, elle a mis en avant le manque de lisibilité du total des frais sur les relevés mensuels ou encore la faible harmonisation des termes dans les tarifs. Selon l'association, seuls 42, dont 28 sur les frais, avaient été harmonisés sur un total de 300.
Du côté de la Fédération bancaire française (FBF), qui représente les banques françaises, on indique que "tout ce qui avait été annoncé est en place", notamment des brochures standardisées, un relevé mensuel de frais et des termes harmonisés "pour plus de 90% des opérations courantes".
S'il ne s'attend pas à ce que l'initiative de l'UFC-Que Choisir développe la mobilité des clients entre les établissements en raison de leur fidélité dans ce domaine, Serge Maître, secrétaire général de l'Association française des usagers des banques (Afub), espère que "cela va stimuler la concurrence entre les banques, dont les tarifs vont être clairement exposés", a-t-il déclaré à l'AFP.
"L'idée reste quand même de mettre sur pied des mécanismes de régulation durable et cela ne peut venir que de l'Etat et pas d'une initiative privée", a-t-il toutefois prévenu.
A cet égard, l'UFC-Que Choisir a dit souhaiter qu'un volet sur cette régulation figurera dans la future loi sur le secteur bancaire, annoncée pour cet été par François Hollande.