Pierre Ménès est une figure du paysage footballistique français. Ancien reporter à L’Equipe, cette intarissable grande gueule officie aujourd’hui en qualité d’expert pour le Canal football club. Tout au long de la Coupe du Monde au Brésil, il tient ses chroniques dans les colonnes de Direct Matin.
Vendredi soir, les Bleus ont envoyé du rêve en pulvérisant nos voisins suisses (5-2). La France, déjà en émoi après le premier succès tricolore contre le Honduras (3-0), a carrément basculé dans l’extase.
Ça y est, on est favoris ! Vous vous rendez compte, la seule fois que les Bleus ont remporté deux matchs de suite en phase finale d’une Coupe du monde, c’était en 1998. 1998, vous vous rappelez ? Et 1 et 2…
Du coup, ne pas se laisser emporter par cette euphorique tornade est de mauvais aloi. On vous taxe de pessimiste, de blasé, voire, pensez donc, de mauvais supporter.
La situation me semble pourtant assez claire. Comme prévu depuis le tirage au sort, la France est très au-dessus des trois autres équipes de ce groupe, et ce d’autant plus qu’on n’attendait pas les Suisses à un si faible niveau, et sa qualification assortie de la première place est un résultat logique.
Après, il y a la manière. Et c’est là que le sourire peut être franc. Les Bleus marquent des buts, font preuve de réalisme, d’enthousiasme et d’une irréprochable solidarité.
Blaise Matuidi est infernal. Olivier Giroud a inversé la tendance avec beaucoup de caractère. Mathieu Valbuena est présent. Et Karim Benzema règne sur tout ça, avec trois buts et deux passes en deux matchs, sans oublier un penalty manqué et un but refusé au-delà du temps réglementaire par un
arbitre qui avait laissé son amour du foot au vestiaire.
Tout ça incite évidemment à un vrai élan d’optimisme. La perspective d’un huitième de finale contre le Nigeria aussi, la France semblant tout
de même assez largement supérieure.
L’objectif maximum évoqué par la majorité des observateurs avant le début de la compétition, un quart de finale contre l’Allemagne, est en vue.
C’est à ce moment précis qu’on saura si ce vent d’euphorie peut porter les Bleus encore plus loin. Encore plus haut. Près du Corcovado.