Pierre Ménès est une figure du paysage footballistique français. Ancien reporter à L’Equipe, cette intarissable grande gueule officie aujourd’hui en qualité d’expert pour le Canal football club. Tout au long de la Coupe du Monde au Brésil, il tient ses chroniques dans les colonnes de Direct Matin.
Lionel Messi va-t-il disputer, dimanche, la finale de la Coupe du monde ? Pourra-t-il ajouter à son palmarès cet inestimable trophée ? Deviendra-t-il par la même occasion le meilleur joueur de ce Mondial brésilien et qui sait, peut-être même, son meilleur buteur ? En une phrase, Lionel Messi sera-t-il ce dimanche 13 juillet le meilleur joueur de tous les temps ?
Poser ainsi cette question est un insupportable fardeau, même pour un petit bonhomme comme le n° 10 argentin, qui semble étranger à toute forme de pression, voire à toute forme de tout.
Le Brésilien Neymar forfait jusqu’à la fin de la compétition, en raison d’une fracture de la 3e vertèbre après une charge dans le dos, James Rodriguez éliminé en quarts de finale avec la Colombie, le capitaine de l’Albiceleste est la seule star encore en course et debout.
Evidemment, en face, les Pays-Bas, désireux de prendre leur revanche sur la finale perdue il y a quatre ans en Afrique du Sud contre l’Espagne (1-0, a.p.), ont une tout autre approche de cette demi-finale. Arjen Robben en tête. Lui aussi est une des grandes stars du tournoi. Avec un autre style. Une autre image, pas toujours très aimable d’ailleurs, que ce soit avec sa sélection nationale et sous le maillot du Bayern Munich.
Mais il y a d’autres enjeux autour du quadruple Ballon d’or. Lui qui a passé une vilaine année 2014 jusque-là, bien planqué au milieu de l’attaque du FC Barcelone. Comme on pouvait l’imaginer, mais pas s’en féliciter, Messi a préparé sa Coupe du monde avant tout et il a cherché à se préserver, au détriment de son club. Et il est loin d’être le seul.
Mais là où des Thiago Silva ou Edinson Cavani ne sont pas parvenus à retrouver leur meilleur rythme et élever leur niveau durant le tournoi, Leo a, lui, inscrit quatre buts durant les matchs de poules, il a ensuite offert sur un plateau le but de la qualification, en huitième de finale contre la Suisse, à Angel Di Maria, avant d’être le meilleur joueur sur le terrain en quart face à la Belgique.
L’Argentine continue donc sa visite dans l’Europe du Nord avec des Pays-Bas parfois séduisants mais peu réalistes.
Pour Lionel Messi, le débat est tout autre. L’enjeu est énorme. Même s’il ne pense probablement pas, enfin il faut l’espérer, à sa gloire personnelle, brandir cette Coupe du monde lui permettrait de tirer un trait sur 28 ans d’attente et surtout de rejoindre, au minimum, Diego Maradona dans le cœur des Argentins.