En direct
A suivre

Des calmants mélangés à la soupe du dîner : 20 ans de prison pour une grand-mère qui a voulu tuer ses petits-enfants dans les Landes

Les victimes avaient pu être sauvées grâce au système de télésurveillance installé dans la maison. [© Loïc VENANCE/AFP]

Une sexagénaire a été condamnée ce jeudi à vingt ans de prison pour avoir tenté d’assassiner ses petits-enfants et son compagnon dans l'incendie d’une maison à Habas (Landes). Elle les avait intoxiqués en mettant des calmants dans leur soupe.

Un plan machiavélique. Marie-France Lacazedieu, âgée de 63 ans, a été condamnée jeudi 3 octobre à 20 ans de prison par la cour d’assises de Mont-de-Marsan (Landes), pour avoir tenté de faire périr son compagnon et ses deux petits-enfants, âgés de 10 et 12 ans, dans l’incendie volontaire du logement de son partenaire, à Habas.

C’était dans la nuit du 14 au 15 avril 2021 que Marie-France Lacazedieu a mis son idée à exécution. Alors qu’elle gardait ses deux petits-enfants au domicile de son partenaire, elle a décidé de mélanger des calmants à la soupe du dîner, avant de mettre le feu au pavillon. L’ensemble du foyer, dont la sexagénaire, avait été intoxiqué par le repas.

Les trois victimes et l’accusée avaient pu être sauvées grâce au système de télésurveillance installé dans la maison. Si l’électricité avait été coupée au préalable, la batterie de secours de l’appareil de surveillance avait permis d’alerter un agent de la société de télésurveillance qui avait tenté d’appeler, sans succès, le compagnon de l’accusée, déjà inconscient. Il avait ensuite contacté son entourage. Grâce aux images du système, l’entreprise avait ensuite prévenu la préfecture, cette dernière déclenchant l’intervention des pompiers. 

«Je l’ai fait mais je ne me vois pas le faire»

Dans la motivation du verdict de Marie-France Lacazedieu, la cour a retenu de la «préméditation» soutenue par l’accusation. La peine a été assortie d’un suivi socio-judiciaire de cinq ans, avec obligation de soins et l’interdiction d’entrer en contact avec les trois victimes.

«Il y a eu l’achat de Temesta, un calmant prescrit par un médecin qui n’était pas le sien deux jours avant les faits, il y a bien eu trois départs de feu distincts, il y a eu recours à des accélérateurs de feu, et, c’est effroyable, au cas où les deux bidons d’essence répandus partout dans la maison ne suffisent pas, elle est allée verser la bouteille de Martini par terre», a détaillé l’avocat général Jean-François Dobeli lors du réquisitoire. 

Les médicaments, l’électricité coupée, le scotch collé sur le détecteur de fumée… «Je l’ai fait mais je ne me vois pas le faire», s’est défendue l’accusée. En ce qui concerne ses deux petits-enfants, Marie-France Lacazedieu a assuré ne pas avoir «voulu les tuer». «Il y a eu le déraillement total dans ma tête», a affirmé la grand-mère, dont quatre experts psychiatriques ont brossé un profil «narcissique», «manipulateur», obsédé par le «contrôle» avec «tendance à la théâtralisation».

«Ce petit bout de femme de 40 kilos ressemble à celles que nous avons dans nos familles. (Elle) n’est pas un monstre, pas une veuve noire, pas une ogresse», a plaidé son avocat Me Thierry Sagardoytho.

L’ex-compagnon de la sexagénaire, seule victime présente au procès, amputé à la jambe et «retrouvé comme un chien», «à même le sol» par les secours, a ainsi raconté l’emprise exercée par l’accusée, jusqu’à être coupé de ses enfants. Cette nuit-là, la sexagénaire avait aussi viré la somme de 9.000 euros vers le compte de sa fille aînée, la mère des deux enfants retrouvés inconscients dans leur lit. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités