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Procès des viols de Mazan : les policiers «m’ont sauvé la vie» témoigne Gisèle P., la victime

Les enquêteurs lui ont fait découvrir les sévices qui lui ont été infligés. [Christophe SIMON / AFP]

Le procès des 51 hommes jugés pour avoir violé une femme droguée par son mari à Mazan se poursuit devant la cour criminelle du Vaucluse à Avignon. La victime, Gisèle P. a déclaré, ce jeudi, que les policiers lui «ont sauvé la vie» en «investiguant l’ordinateur» de mon mari.

Elle a salué ceux qui l'ont sauvée de l'enfer. Ce jeudi 5 septembre se poursuit le procès de 51 hommes. Ces derniers sont jugés pour avoir violé une femme soumise chimiquement par son époux pendant près de dix ans à Mazan (Vaucluse). 

Devant les magistrats de la cour criminelle du Vaucluse, Gisèle P. a témoigné de son choc à la découverte des sévices qui lui ont été infligés. «Mon monde s'écroule, pour moi tout s'effondre, tout ce que j'ai construit en cinquante ans», a-t-elle déclaré, relatant cette journée du 2 novembre 2020.

Ce jour-là, les enquêteurs lui ont montré les images des abus sexuels orchestrés et filmés par son mari, qui l'assommait de somnifères pour qu'elle ne se rende compte de rien. 

Sur la photo, «je suis inerte, dans mon lit, et on est en train de me violer. Ce sont des scènes de barbarie. Franchement, ce sont des scènes d'horreur pour moi», a témoigné Gisèle P. à la barre. Les policiers «m’ont sauvé la vie» en «investiguant l’ordinateur», leur a-t-elle rendu hommage.

Gisèle P. dénonce la défense de certains accusés

«Ils me considèrent comme une poupée de chiffon», a ajouté cette courageuse femme de 71 ans, qui a expliqué n'avoir accepté de regarder les vidéos qu'en mai 2022. 

Lorsqu'elle est convoquée par la police en 2020, Gisèle.P ne se doute alors pas que son époux, qu'elle décrivait alors comme «un chic type», «un super mec» aux policiers, pouvait avoir organisé une telle horreur. Depuis, elle est en instance de divorce.

«Et qu'on ne me parle pas de scènes de sexe, ce sont des scènes de viols, je n'ai jamais pratiqué le triolisme ni l'échangisme, je tiens à le dire», a poursuivi avec vigueur Gisèle P. Elle a ainsi indirectement répondu aux questions posées ce mercredi au directeur d'enquête par les avocats de certains accusés, qui maintiennent avoir seulement participé au scénario d'un couple libertin.

Lorsque l'affaire a éclaté en 2020, plus de 4.000 photos et vidéos ont été retrouvées sur les divers ordinateurs, clés USB ou disques durs de son mari. Les images des quelque 200 viols qu'elle a subis en dix ans, d'abord en région parisienne, mais surtout à Mazan entre 2011 et 2020. 

Le procès dit des viols de Mazan doit se poursuivre jusqu’au 21 décembre prochain. Mardi 10 septembre prochain, son ex-mari, Dominique P. doit prendre la parole devant la cour. 

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