À compter de ce mardi 2 juillet, le rappeur Mohamed Bellahmed, connu sous son nom de scène «Moha La Squale», doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris pour être jugé pour des violences sur six ex-compagnes. Le verdict est attendu vendredi 5 juillet prochain.
Alors que les accusations de violences sexuelles à l’encontre de Mohamed Bellahmed, alias Moha La Squale, ont été écartées le 22 mai dernier, le rappeur doit comparaître dès ce mardi 2 juillet et jusqu’au vendredi 5 juillet prochain devant la 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris afin d’être jugé pour enlèvement, séquestration et violences par conjoint ou séquestration commises sur 6 femmes entre 2017 et 2021.
Les premiers faits remonteraient à avril 2017 à Paris. À l’époque, le rappeur aurait secoué et poussé sa première ex-compagne avant de lui arracher son téléphone. Il l’aurait ensuite séquestrée avant de la libérer volontairement avant le 7e jour accompli depuis son appréhension. Moha La Squale se serait interposé physiquement entre sa victime et la porte d’entrée avant de la menacer avec une arme, même factice, posée sur un meuble.
Puis, entre janvier 2017 et novembre 2018, le rappeur aurait commis des violences n’ayant entraîné aucune incapacité totale de travail sur sa deuxième compagne à Paris et en Espagne. Cette dernière aurait été insultée et giflée. Le rappeur lui aurait également craché dessus. Dans ce dossier, Mohamed Bellahmed est également accusé d’avoir tiré les cheveux de son ex-compagne et de l’avoir étouffé avec un coussin.
Concernant la 3e victime, cette dernière aurait été agressée en Espagne en août 2018. Le rappeur lui aurait hurlé dessus en la rabaissant et en l’insultant «au point de la faire pleurer et de susciter un sentiment de crainte et d’intimidation à son encontre», a précisé le parquet de Paris.
Des violences à répétition
Moins de deux ans plus tard, soit durant le mois de janvier 2020, Moha La Squale aurait repris les menaces à l’encontre de sa 4e ex-compagne. Au cours d’un voyage en Thaïlande, la victime aurait été menacée de mort à plusieurs reprises.
Cette même victime aurait subi des injures et des violences à Paris et en Espagne jusqu’au mois d’août 2020. Elle aurait notamment été séquestrée, privée de son téléphone et empêchée de quitter les lieux par des violences. Aussi, la victime aurait été insultée, poussée, tirée par les cheveux, traînée au sol, étranglée et étouffée avec un drap et un oreiller.
Mais la violence de Moha La Squale ne s’est pas arrêtée là puisque sa 5e victime a été, elle aussi, menacée physiquement et verbalement dans la nuit du 17 au 18 juin 2020 à Paris. Cette dernière aurait été insultée et séquestrée.
Comme toutes les autres, la dernière victime aurait été agressée et menacée de mort à Paris, à Béziers, à Cannes, à Marseille, à Dubaï et au Zanzibar de février à novembre 2021. Moha La Squale lui aurait frappé sa tête contre une vitre avant de lui assainir des coups de pied dans le ventre et les côtes et de la frapper au visage. Le rappeur lui aurait dit qu’il allait «la planter» tout en exhibant un couteau.
À la suite de ces agressions à répétition, Moha La Squale, qui a toujours nié ces accusations, a fait l’objet d’un mandat de recherche, ne s’étant pas présenté à ses trois premières convocations au commissariat. Il a été interpellé en Allemagne et placé en garde à vue le 14 juin 2021.
Les accusations d'agression sexuelle écartées
Deux jours plus tard, soit le 16 juin, une information judiciaire a été ouverte à son encontre des chefs de violence sur conjoint sans incapacité de travail, agressions sexuelles sur conjoint, menaces de mort sur conjoint, séquestration suivie de libération volontaire avant le 7e jour et violence sans incapacité de travail par personne sous l'empire de stupéfiants, au préjudice des 2e et 4e victimes. Mohamed Bellahmed a ensuite été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.
«Après de multiples carences aux rendez-vous de son contrôle judiciaire, aux rendez-vous de l’expert psychiatre, et à ses convocations devant le juge d’instruction, il a fini par être réentendu sur les faits le 25 octobre 2022», a indiqué le ministère public.
De ce fait, durant l’ordonnance du 14 mars 2024, la juge d’instruction avait décidé de rendre un non-lieu sur les accusations de viol et d’agression sexuelle, et ce en raison de «l’absence d’élément matériel venant étayer» cette accusation.
La juge avait retenu, contre Moha La Squale, les «violences psychologiques caractérisées à l’encontre de ses compagnes», accompagnées parfois de «passages à l’acte physique» avec «gifles, tirage de cheveux, étranglements ou encore étouffements avec un oreiller». Un renvoi confirmé par la cour d’appel de Paris le 22 mai dernier.