Près d'un an après la mort de Nahel, tué le 27 juin 2023 par un tir de policier lors d'un refus d'obtempérer, les principaux protagonistes doivent se retrouver ce dimanche à Nanterre pour une reconstitution des faits.
Toutes les parties doivent se retrouver aujourd'hui pour reconstituer l'altercation entre Nahel et le policier Florian M., auteur présumé du tir qui a tué l'adolescent alors âgé de 17 ans. La justice a souhaité réunir tous les protagonistes du dossier afin de déterminer la réalité de la légitime défense plaidée par le policier pour justifier l'utilisation de son arme.
Une étape cruciale pour l'enquête
«Pour la première fois, toutes les parties ont été confrontées à leur déposition sur la scène du crime, c'est un moment fort», a déclaré Nabil Boudi, avocat de la mère de Nahel, à l'AFP, ajoutant : «Elle est très stressée, cela ravive de mauvais souvenirs».
L'enquête sur la mort de Nahel doit notamment déterminer si l'usage de l'arme à feu était justifié. Le policier qui a tiré continue de plaider la légitime défense et affirme avoir agi car il se sentait menacé par la trajectoire de la Mercedes conduite par Nahel.
un rapport de l'igpn
Dans leur rapport d'intervention, le binôme de motards avait tenté de justifier le tir en affirmant : «Le conducteur a essayé de repartir en fonçant sur le fonctionnaire». Cette version a été contredite quelques heures après par la diffusion d'une vidéo de l'altercation sur les réseaux sociaux. La famille de Nahel a réagi en déposant plainte pour «faux en écriture publique».
Suite à un rapport de l'inspection générale de la police nationale (IGPN) déposé dans le dossier d'enquête en novembre 2023, de nouveaux éléments ont remis en cause la version des policiers. L'analyse a prouvé que Florian M. n'était pas «directement menacé» et que «l'on ne voit à aucun moment le véhicule dévier sur la gauche au moment où il redémarre».
Selon les témoins présents dans la voiture au moment des faits, les policiers auraient également menacé le jeune homme. Florian M. avait été placé en détention provisoire avant d'être libéré en novembre 2023 sous contrôle judiciaire. Il lui est toutefois interdit d'entrer en contact avec les témoins ou les parties civiles, de se rendre à Nanterre et de détenir une arme.