Cinq collégiennes ont été reconnues coupables de la violente agression filmée d’une de leurs camarades, a annoncé ce jeudi le parquet de Montbéliard.
Nouvelle affaire sordide. Alors que le procureur de la République de Montbéliard, a dénoncé «des agissements détestables», plusieurs collégiennes ont été jugées mercredi pour l’agression d’une de leurs camarades.
La principale prévenue, née en 2009 et placée sous contrôle judiciaire dans un foyer pour mineurs, a reconnu les faits et a été déclarée coupable de violences, aggravées par le fait que la victime était âgée de moins de 15 ans et que l'agression s'était déroulée dans un établissement scolaire. Elle encourt deux ans et demi de prison.
Les autres suspectes n'ont pas reconnu les faits et leurs avocats ont plaidé la relaxe. Deux d'entre elles ont été reconnues coupables de complicité de violences pour avoir filmé la scène ou l'avoir mise en ligne. Elles risquent deux ans et demi de prison également.
Deux autres adolescentes ont été reconnues coupables de non-assistance à personne en péril, avec la circonstance aggravante que la victime est mineure. Elles sont passibles de trois ans et demi de réclusion.
Les prévenues étant mineures, leur peine ne sera connue qu'à l'issue d'une nouvelle audience, qui ne pourra avoir lieu avant six mois. Dans l'intervalle, elles font l'objet de mesures provisoires, leur interdisant notamment d'entrer en contact avec la victime.
Une sixième jeune fille qui était poursuivie a été relaxée. Elle n'avait pas filmé la scène et était semble-t-il intervenue en estimant que la victime avait «eu son compte», a précisé le magistrat.
Deux jours d'ITT pour la victime
Les faits remontent au 28 mars dernier, lorsque la victime, âgée de 14 ans, a été «prise à partie par une camarade de classe» dans le vestiaire du gymnase d’un collège, en marge d’un cours de sport, a indiqué Paul-Edouard Lallois, procureur de la République à Montbéliard.
Une des suspectes a invectivé la victime, avant de l’agresser physiquement, l’agrippant «par les cheveux» et la faisant tomber au sol avant de lui asséner «des coups de pied», a continué le magistrat.
Cette scène de violence, qui a duré «quelques secondes», a été filmée par quatre autres collégiennes. La victime souffrait d’une contusion à une cuisse et d’un choc post-traumatique. Par ailleurs, une ITT de deux jours avait été constatée.
«Particulièrement choquée», elle n’avait pas souhaité parler des faits à sa famille. Son père avait appris deux jours plus tard «qu’une vidéo montrant sa fille se faisant molester circulait entre les élèves» via les réseaux sociaux.
L’élève agressé est toutefois «apaisée» par le jugement, a confié son avocate. «Il fallait faire passer un message sur le fléau du harcèlement au collège», a-t-elle ajouté.