Ce mardi 20 février, des peines allant jusqu'à 11 ans de prison ont été requises contre les sept accusés du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne. La cour d'assises spéciale de Paris juge, depuis plus d'un mois, les proches de l'assaillant Radouane Lakdim.
Le dénouement approche dans le procès des attentats de Trèbes et Carcassonne. Ce mardi 20 février, le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis des peines allant jusqu'à 11 ans de prison pour les sept accusés jugés depuis cinq semaines devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Pour rappel, le 23 mars 2018, Radouane Lakdim, un homme radicalisé de 25 ans, avait «lâchement et par surprise», tué un salarié et un client du supermarché Super U de Trèbes (Aude). Il avait ensuite tué le gendarme Arnaud Beltrame, qui s'était substitué à une caissière prise en otage. Plus tôt dans la journée, il avait assassiné Jean Mazières, un retraité de 61 ans.
11 ans pour sa petite amie et 10 ans pour son ami le plus proche
Depuis le lundi 22 janvier, sept de ses proches, six hommes et une femme âgés de 24 et 35 ans, sont jugés pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle». Aucun d'entre eux n'était jugé pour «complicité». Toutefois, le parquet national antiterroriste a rappelé que «tout le monde savait» que Radouane Lakdim était radicalisé et «haïssait» les forces de l'ordre et les homosexuels, ceux qu'il appelait les «mécréants».
La petite amie de l'assaillant a reçu la plus lourde réquisition, à hauteur de 11 ans de réclusion criminelle. Âgée de 18 ans au moment des faits, elle avait passé deux ans en détention provisoire et n'est plus radicalisée. Elle avait «vu» les armes de l'assaillant et connaissait les «cibles» qu'il visait, sans jamais alerter les autorités. Selon la seconde avocate générale, elle avait envisagé un départ en Syrie.
10 ans de réclusion criminelle ont également été requis contre «l'ami de tous les jours» de Radouane Lakdim, qui aurait eu «pleine conscience» de son «engagement jihadiste», même «s'il ne la partageait pas». Deux semaines avant les faits, il avait accompagné le terroriste acheter le poignard de chasse qui causera la mort d'Arnaud Beltrame, «un mauvais choix» aux «conséquences tragiques».
Des peines d'un an de prison, dont quatre mois avec sursis, à huit ans de prison ont enfin été requis contre les autres accusés. Des durées très éloignées de la condamnation maximale pour les mêmes faits, en l'occurrence, 30 ans de réclusion criminelle.
Alexa Dubourg, l'avocate générale, a estimé que même si «c'est difficile pour les victimes», les personnes accusées ne peuvent pas porter «le poids de l'absence» de Radouane Lakdim et qu'il faut «condamner les gens pour ce qu'ils ont fait et uniquement ce qu'ils ont fait».