Ce jeudi 23 mars, cela fait cinq ans que les attentats de Carcassonne et Trèbes ont eu lieu. Ils avaient suscité une vive émotion dans le pays, notamment par le sacrifice du gendarme Arnaud Beltrame, qui s’était substitué à une otage.
Une cérémonie d’hommage aux victimes des attentats de Carcassonne et Trèbes doit avoir lieu ce jeudi dans la préfecture de l’Aude, cinq ans après les faits. Quatre personnes avaient été tuées, dont le gendarme Arnaud Beltrame.
Le 23 mars 2018, quelques minutes après 10h, Radouane Lakdim, un homme de 26 ans d’origine marocaine au casier de délinquant et connu pour être radicalisé, s'était armé d’un pistolet. Il s'était rendu sur un parking de la ville et avait tiré sur le conducteur d’un véhicule, le blessant grièvement à la tête, avant d’abattre le passager, Jean Mazières, âgé de 60 ans. Au volant de la voiture qu’il venait de voler, il avait cherché des militaires, mais avait finalement pris pour cible des CRS, qui faisaient un footing. Tirant à six reprises, il avait gravement touché l’un d’eux.
Prise d'otage dans un supermarché de Trèbes
Dans la foulée, il s’était rendu dans un supermarché de Trèbes, situé à quelques kilomètres. Là, il avait tué Christian Medvès, boucher de 45 ans, puis Hervé Sosna, client de 60 ans. Des clients avaient réussi à s’enfuir, d’autres s’étaient réfugiés dans les chambres froides du magasin.
Tandis qu’il retenait une caissière en otage, il avait appelé le commissariat pour revendiquer ses attaques, au nom de Daesh. Arrivés sur place, des gendarmes du PSIG (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie), dirigé par le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, avaient pris contact avec le terroriste. L’officier avait alors négocié de prendre la place de l’otage. La situation avait peu évolué, jusqu’à 14h30, moment où Arnaud Beltrame s'était fait égorger et tirer dessus. Le GIGN était alors intervenu, tuant le terroriste.
Très gravement blessé, Arnaud Beltrame était mort dans la nuit. Une vive émotion avait parcouru le pays, en réaction à l’attentat et au sacrifice du gendarme, nommé colonel à titre posthume.
Un procès pour sept personnes en janvier 2024
Une cérémonie d’hommage aux victimes va avoir lieu ce jeudi, à partir de 10h place Davilla, à Carcassonne. Une montée du drapeau et une lecture de poème sont prévues, avec le dépôt de gerbe de la part du préfet et des maires de Carcassonne et Trèbes, avant la sonnerie aux Morts, une minute de silence puis la Marseillaise.
Par ailleurs, si le terroriste a été tué, sept personnes doivent être jugées du 22 janvier au 23 février 2024 par la cour d’assises spéciale de Paris, a annoncé l’AFP. Il s’agit de six hommes et une femme (sa petit-amie), âgés de 23 à 34 ans. Cinq sont accusés de lui avoir apporté de l’aide, alors qu’ils connaissaient sa radicalisation. Un est poursuivi pour détention d’arme, le dernier pour non-dénonciation de crime. Cependant, aucun ne l’est pour complicité.