La cour d’appel de Toulouse a ordonné un supplément d’information sur l’affaire Jubillar à la suite de la demande formulée par le parquet général en janvier dernier, a appris l’AFP ce jeudi 8 février auprès des avocats.
L’instruction dans l’affaire Jubillar s’est terminée en octobre dernier, mais de nouveaux éléments doivent être examinés. En effet, ce jeudi 8 février, la cour d’appel de Toulouse a ordonné un supplément d’information à la suite de la demande formulée par le parquet au mois de janvier.
Cette demande faisait suite à la découverte de nouveaux éléments, après le renvoi aux assises de Cédric Jubillar, principal suspect dans la disparition de son épouse Delphine, en décembre 2020. En effet, quelques semaines après que les juges en charge du dossier ont estimé qu’il existait des «charges suffisantes» pour renvoyer le mari de Delphine Jubillar devant la cour d’assises du Tarn, le parquet de Toulouse a reçu de nouvelles informations, et souhaiterait donc que l’enquête soit prolongée pour analyser ces éléments avant le procès.
Le premier élément se trouve être un échange téléphonique entre un détenu de la prison centrale de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et sa mère, évoquant les noms de trois personnes, dont au moins deux apparaissent dans le dossier Jubillar. Cette conversation aurait eu lieu le 22 novembre dernier, plus d’un mois après la fin de l’instruction. Le parquet souhaite donc que ce détenu et sa mère soient entendus.
De nouvelles auditions ?
Selon les informations de la Dépêche du Midi, avec la reprise de l'enquête, d’autres témoins pourraient être entendus, notamment un homme ayant appelé la gendarmerie en décembre dernier. Il avait notamment parlé d’une maison en construction à Cagnac-les-Mines, le village où vivait le couple Jubillar, et avait affirmé que le corps de Delphine pouvait peut-être se trouver sous une dalle de béton de cette maison. Une femme, prétendant être une voyante, a également alerté le parquet concernant des «flashs» qu’elle aurait sur l’emplacement du corps de Delphine Jubillar, qui se trouverait, selon elle, dans une décharge.
Pour les avocats de Cédric Jubillar, incarcéré depuis juin 2021 pour le meurtre de sa compagne malgré l’absence d’aveux et de corps, cette demande de supplément d’information constitue une preuve de la vacuité du dossier. «Ça fait deux ans et demi, depuis qu'il a été mis en examen, qu'on ne cesse de dire que ce dossier n'est pas suffisamment étoffé, que tout n'a pas été vérifié pour obtenir la manifestation de la vérité», a déclaré Me Jean-Baptiste Alary, l’un des trois avocats de Cédric Jubillar, en janvier dernier.
La validation de cette demande de supplément d’information pourrait donc repousser un peu plus le procès de Cédric Jubillar, pour le moment attendu fin 2024 ou début 2025.