Début janvier, une octogénaire est décédée sur un brancard aux urgences du CHU de Nantes. Un drame condamné par le syndicat Force Ouvrière qui dénonce une saturation du service en plein pic de maladies saisonnières.
Le système de santé français une nouvelle fois sous les projecteurs. Ce jeudi, le décès d’une patiente, survenu début janvier «au cours de sa prise en charge aux services des urgences», a été confirmé par le CHU de Nantes. La veille, le syndicat Force Ouvrière avait dénoncé les conditions du décès de la patiente qui se trouvait «sur un brancard en file d’attente».
En revanche, selon un communiqué du CHU, la défunte, âgée de 86 ans selon Ouest-France, avait été «évaluée à son arrivée par un infirmier d’accueil et d’orientation et son état ne présentait aucun des critères nécessitant la priorisation de sa prise en charge».
«Situation très préoccupante»
Or, dans le communiqué de FO, publié mercredi, le syndicat alerte sur la «situation très préoccupante des urgences (...) en plein pic de maladies saisonnières». De son côté, le CHU explique que la patiente a été réanimée par les équipes médicales après avoir présenté un arrêt cardio-respiratoire. «Compte tenu des antécédents médicaux de la patiente, la question s'est posée du niveau de soins à lui apporter.
En concertation avec sa famille qui a pu être contactée, les médecins urgentistes et l'équipe de réanimation médicale ont décidé d'interrompre les soins invasifs et de privilégier des soins de confort. La famille a été rencontrée sur place par le réanimateur médical. La patiente est décédée quelques heures plus tard», précise l'hôpital dans son communiqué.
Malgré tout, d’après le syndicat, la femme de 86 ans était atteinte du Covid et «serait probablement décédée quelles que soient les circonstances». Mais, cela n’excuse en rien les conditions dans lesquelles est décédée l'octogénaire, selon FO. «Cette patiente aurait dû juste transiter aux urgences, on aurait dû pouvoir lui trouver un lit, où elle aurait pu mourir plus dignement. Mais il n'y pas assez de lits», a dénoncé Jérémy Beurel, secrétaire général adjoint FO du CHU de Nantes.
140 patients par jour en moyenne
Face à ce drame, le syndicat souhaite dénoncer, à travers son communiqué, des urgences «saturées» avec «en moyenne 140 patients par jour». «Les équipes sont débordées et dans un épuisement important. Les patients, quant à eux, s'entassent sur des brancards et attendent des heures, le personnel faisant tout son possible pour les prendre en charge», alerte FO.
Pourtant, dans son communiqué, le CHU de Nantes a affirmé avoir pris plusieurs mesures de «renfort» des urgences au cours des derniers mois. L'hôpital souligne même «l’ouverture d’une unité de 12 lits de tension saisonnière» et la «réservation de lits dédiés aux urgences dans chaque service du CHU”. Des mesures qui, pour le moment, ne semblent pas être payantes.