Un policier ayant participé à une tentative d'apport de téléphones portables à des détenus dans les cellules du palais de justice de Marseille a été puni de deux ans de prison, dont un ferme. Trois autres personnes ont aussi été condamnées.
Ils tentaient de faire parvenir des téléphones portables à des détenus, via les geôles du palais de justice de Marseille. Un policier et un ex-adjoint de sécurité ont été condamnés à des peines de prison ferme, notamment pour corruption.
Les faits avaient été découverts en décembre 2016 par un responsable, qui, alerté par la possibilité d’un trafic, avait surpris un adjoint de sécurité en train de sortir des toilettes des prisonniers. Or, les fonctionnaires n’utilisaient habituellement pas ces lieux. A l'intérieur, cachés derrière une poubelle, il avait trouvé plusieurs paquets emballés avec du scotch marron et contenant trois téléphones portables ainsi que leurs accessoires.
Lors de leur transfert au palais de justice pour être jugés ou entendus par des magistrats, les détenus ne sont fouillés ni à leur départ ni à leur retour. Ce qui aurait permis à l’un d’eux de revenir en prison avec les objets.
Le policier avait servi d'intermédiaire
Un ADN féminin avait été identifié sur les paquets et conduit à l'identification de la compagne d’un prisonnier, une figure du narcobanditisme marseillais. Celle-ci avait été en contact téléphonique avec un policier, une connaissance de son quartier, en poste aux cellules du palais de justice de 2012 à 2015. Pour avoir servi d'intermédiaire entre cette femme et l'adjoint de sécurité affecté aux geôles, le policier a été condamné à deux ans de prison, dont un an ferme à purger sous bracelet électronique à domicile. La compagne du détenu a elle écopé de huit mois de prison avec sursis.
Tous deux ont été condamnés pour corruption et complicité de tentative de remise irrégulière d’objet à un détenu.
L'ex-adjoint de sécurité s'est pour sa part vu infliger deux ans de prison dont six mois ferme, une condamnation également aménagée en détention à domicile. Il a été en revanche relaxé pour une autre livraison dont il était soupçonné en novembre 2016. Il avait reconnu avoir sollicité le paiement de ses services à hauteur de 300 euros par téléphone. Le policier a contesté, lui, toute rémunération et a expliqué que la somme d’argent retrouvée par les enquêteurs de l’IGPN dans son vestiaire provenait d’un tournoi de foot organisé par une association sportive de quartier qu’il dirigeait.
Une quatrième prévenue, l’épouse d’un détenu, a été condamnée à six mois de prison avec sursis pour avoir voulu utiliser ce circuit. Elle souhaitait faire livrer un téléphone à son compagnon pour qu’il puisse voir leur enfant qui venait de naître.