Reconnu coupable de l'attentat de la rue Copernic (Paris 16e), perpétré en 1980, le Libano-Canadien Hassan Diab a été condamné en son absence, ce vendredi 21 avril, à la prison à perpétuité par la Cour d'assises spéciale.
Le verdict est tombé. Le Libano-Canadien Hassan Diab, unique accusé de l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris le 3 octobre 1980, a été condamné ce vendredi 21 avril à la réclusion criminelle à perpétuité par la Cour d'assises spéciale qui le jugeait en son absence.
L'accusation avait requis cette peine maximale, la seule «envisageable» à l'encontre de l'universitaire de 69 ans, estimant qu'il était, «sans aucun doute possible», l'auteur de cet attentat antisémite.
Il y a quarante-trois ans, quatre personnes avaient été tuées et 46 blessées dans l’explosion d’une bombe placée sur une moto garée devant la synagogue de cette rue du 16e arrondissement.
Il s’agissait du premier attentat visant la communauté juive depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’enquête l’avait attribué au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS). Après de très longues investigations, Hassan Diab a été le seul individu à pouvoir être mis en cause.
Bataille d'éléments entre accusation et défense
Des photos, des portraits-robots et des expertises en écriture ont convaincu les enquêteurs que celui-ci a été le poseur de bombe. Son passeport avait même été retrouvé, neuf ans après les faits, dans les affaires d’un membre présumé du FPLP-OS. Sur le document se trouvait un tampon d’entrée en Espagne quelques jours avant l’attentat, puis de sortie dix-sept jours plus tard. Or, c’est depuis l’Espagne que serait parti le commando.
Du côté de la défense d’Hassan Diab, qui a plaidé l’acquittement, il a été mis en évidence le fait qu’il se serait trouvé au Liban au moment des faits. Un alibi corroboré par son ex-compagne et des anciens étudiants à qui il aurait fait passer des examens (il était professeur), mais balayé par les enquêteurs car les dates de ces épreuves n’ont pas pu être certifiées. L’accusé a toujours nié son implication.
Une absence pointée du doigt
Hassan Diab était absent du procès, préférant rester au Canada, où il vit. En 2018, après avoir été extradé en France, il avait pu y retourner après un non-lieu, qui avait été infirmé trois ans plus tard. Il n’a pas souhaité revenir dans l’Hexagone pour ce rendez-vous judiciaire.
Lors de leur réquisition, les représentants du Pnat, le Parquet national anti-terroriste, ont pointé cette absence comme «une infamie» et «une nouvelle violence aux victimes». «Sa présence était son devoir. Son absence relève de sa stratégie. Celui lui évite la confrontation avec les témoins, ceux qui l’ont formellement reconnu», avaient-ils appuyé.
«Il est pris dans sa propre mécanique de déni et de fuite. Ce serait une trahison de lui-même de reconnaître les faits. Le sentiment d’impunité alimente une culture de déni. (…) A la justice, à vous magistrats de rompre ce sentiment d’impunité», avaient-ils poursuivi, avant de conclure : «par sa lâcheté, il nous impose de requérir la peine la plus lourde. Nous requérons la réclusion criminelle à perpétuité».
Il a aussi été demandé de délivrer un mandat d’arrêt à son encontre, pour qu’il soit interpellé au Canada et remis à la France.