Le maire de Toulon, Hubert Falco, est jugé mardi 11 avril par le tribunal correctionnel de Marseille avec Marc Giraud, ex-président du département du Var, pour «recel et détournement de fonds publics», liés à des repas et des services payés par la collectivité.
L’affaire a pris le nom de «frigo de Falco». Une référence au maire de Toulon, Hubert Falco (ex-LR, désormais soutien d’Emmanuel Macron), accusé de «recel de détournement de fonds publics». Dans ce dossier, il est accompagné de Marc Giraud, ex-président du conseil départemental du Var. Celui-ci doit comparaître pour «détournement de fonds publics». Les deux hommes sont jugés à Marseille (Bouches-du-Rhône), ce mardi.
L’édile toulonnais, à la tête de la ville depuis 2001, avait dirigé le département varois de 1994 à 2002 et est soupçonné d’avoir continué à prendre des repas à la cafétéria de la collectivité, aux frais de celle-ci.
Il est aussi accusé de s’être fait préparer ses menus du soir et du week-end par le personnel du département, avec des aliments achetés sur son budget. Ses plats auraient été ensuite mis à sa disposition dans un frigo qui lui était réservé. Un maître d’hôtel et un cuisiner auraient géré ces tâches, leurs heures supplémentaires payées également par le conseil départemental du Var.
Des témoins à charge, mais aussi à décharge
Les enquêteurs estiment que les repas privés d’Hubert Falco et de son épouse ont coûté 64.000 euros de fonds publics (1.500 euros par mois), sur la seule période visée par la justice, de 2015 à 2018. Par ailleurs, le maire de Toulon est également accusé d’avoir fait laver son linge personnel sur le budget du département. L’association anticorruption Anticor et le syndicat Unsa des territoriaux du Var sont parties civiles.
Président du conseil départemental du Var au moment des faits reprochés, Marc Giraud sera donc à ses côtés au tribunal. Déjà condamné pour détournement de fonds dans une autre affaire, il avait dû quitter son poste en 2022.
L’accusation avait pu s’appuyer sur les déclarations d’un ex-responsable des cuisines, qui avait été entendu par les enquêteurs en février 2020 mais s’était suicidé un mois plus tard, a rappelé l’AFP. D’autres propos avaient pu corroborer ses dires, tandis que des témoins à décharge ont aussi fait des dépositions.
L’avocat d’Hubert Falco, Me Thierry Fradet, a estimé que les accusations sont «grotesques, fondées sur la base d’une entente entre différents personnages». Celui de Marc Giraud, Me Jean-Claude Guidicelli, a pointé une «fourberie judiciaire».