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Saad Lamjarred : condamné à 6 ans de prison, le chanteur marocain fait appel

La cour ayant décerné un mandat de dépôt, Saad Lamjarred, qui comparaissait libre, a été incarcéré. [FETHI BELAID / AFP]

Le chanteur marocain Saad Lamjarred a fait appel, ce mardi 28 février, de sa condamnation à six ans de prison pour viol aggravé prononcée par la cour d’assises de Paris vendredi dernier.

Un nouveau rebondissement. Jugé la semaine dernière devant les assises de Paris pour viol aggravé, le chanteur marocain Saad Lamjarred a fait appel de sa condamnation de six ans de prison, a-t-on appris ce mardi 28 février auprès de ses avocats et de source judiciaire.

«Compte tenu de ses protestations d'innocence, Saad Lamjarred a fait appel ce jour», ont indiqué à l'AFP ses avocats, Thierry Herzog et Jean-Marc Fedida.

Vendredi 24 février, le chanteur marocain a été reconnu coupable d’avoir violé et frappé Laura P., une jeune femme âgée aujourd'hui de 27 ans, dans une chambre d'hôtel de la capitale en octobre 2016.

Après sept heures de délibéré, la cour s'était dite «convaincue» du viol, «décrit de manière constante et précise» par la partie civile, Laura P., depuis sa plainte. 

La cour ayant acté un mandat de dépôt, Saad Lamjarred, qui comparaissait libre, a été incarcéré.

«Le mandat de dépôt décerné à son endroit n'était pas d'avantage justifié puisqu'il a toujours respecté son contrôle judiciaire», avaient aussi réagi les avocats du chanteur de 37 ans, célèbre dans tout le monde arabe.

Une soirée bien arrosée

Les faits que dénonce Laura P. remontent à octobre 2016. Âgée alors de 20 ans, elle avait suivi le chanteur et un couple de ses amis à un «after», après avoir fait leur connaissance dans une boîte de nuit. A la fin d'une soirée chargée en alcool et cocaïne, elle avait accompagné Saad Lamjarred à son hôtel sur les Champs Élysées. Sur place, ils avaient bu du champagne, dansé, s'étaient embrassés.

Puis, selon son récit aux enquêteurs, il était devenu plus entreprenant et elle s'était dérobée. Il l'aurait alors saisie par les cheveux, avant de s'allonger sur elle sans qu'elle n'arrive à le repousser. Comme elle se débattait, il lui avait donné un coup de poing, avait-elle déclaré aux enquêteurs. Il l'aurait ensuite pénétrée brièvement avec son sexe alors qu'elle le repoussait, le mordant et le griffant, avant de la frapper encore.

Laura P. avait expliqué avoir réussi à lui échapper et lui avoir dit qu'elle porterait plainte : il lui avait alors offert de l'argent et un bracelet, selon elle. Avant de la renverser sur le lit et de l'agresser à nouveau, avait-elle ajouté.

«No proof»

Des employés de l'hôtel avaient relaté avoir recueilli une jeune femme au t-shirt déchiré «en pleurs», «terrorisée», et stoppé l'homme vraisemblablement ivre qui la poursuivait. «No proof» (pas de preuve, ndlr), aurait lâché Saad Lamjarred avec un sourire arrogant, selon le témoignage d'un agent de sécurité.

Le chanteur avait lui soutenu qu'il n'avait fait que se défendre, par «réflexe», quand Laura P. l'avait subitement «attaqué» alors qu'ils s'embrassaient en se déshabillant. Il avait contesté toute pénétration et s'était dit «incapable» de frapper une femme. Il ne l'aurait poursuivi que pour éviter le «scandale» car il était connu.

Incarcéré dans la foulée, il avait été libéré sous bracelet électronique en 2017 - avant d'être à nouveau brièvement placé en détention en 2018 car mis en examen pour le viol d'une autre jeune femme à Saint-Tropez (Var). 

La défense de Saad Lamjarred avait avancé que Laura P. s'était rendue volontairement dans la chambre, qu'elle n'avait pas clairement manifesté son absence de consentement, et qu'aucun élément ne prouvait qu'il y avait eu pénétration. Saad Lamjarred avait initialement été renvoyé en correctionnelle pour «agression sexuelle» et «violences aggravées» avant que la cour d'appel n'estime que les faits devaient être qualifiés de viol.

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