Un hôpital des Vosges est visé par sept plaintes déposées par des familles de patients qui jugent la mort de leur proche suspecte.
L'hôpital de Remiremont, dans les Vosges, va devoir s'expliquer devant la justice. L'établissement est visé par sept plaintes après autant de décès jugés suspects par les proches des patients. D'autres familles pourraient se manifester, selon l'avocate de plusieurs plaignants.
Dans le détail, le procureur de la république d'Epinal, Frédéric Nahon, a expliqué avoir ouvert «quatre informations judiciaires contre X pour homicide involontaire», une autre «des chefs de blessures involontaires contre X» et une sixième «des chefs de recherche des causes de la mort».
Il a mentionné «une autre plainte pour homicide involontaire» pour laquelle l'ouverture d'une information judiciaire n'était pas encore actée samedi mais jugée «fort probable».
Cela fait donc au moins sept procédures visant l'hôpital de Remiremont, sachant que l'avocate Nancy Risacher, qui suit six des sept plaintes, a indiqué être «en train d'en rédiger» une huitième, à nouveau pour homicide involontaire. Elle assure de plus avoir été contactée par «plusieurs autres personnes» dont les dossiers sont encore à l'étude.
En parallèle, les plaignants ont créé une association de proches de patients décédés. Elle est notamment portée par Angélique Souque, dont la mère est décédée en juillet dernier à l'hôpital de Remiremont, après une opération du col du fémur.
Une prise en charge «selon les règles de l'art»
Selon elle, cette association a pour but «d'aider, d'assister» et de «fédérer les familles» de malades décédés au sein de l'établissement, mais aussi de dépasser ce cadre pour rassembler d'éventuels cas de décès suspects dans d'autres hôpitaux français. Une douzaine de proches de patients devraient y adhérer prochainement.
Face à cette mobilisation, la direction de l'hôpital de Remiremont s'était exprimée fin décembre, se disant «désolée de la situation» et assurant avoir procédé à une «prise en charge selon les règles de l'art». Pour le directeur, Dominique Cheveau, ces plaintes auront au moins le bénéfice de faire la lumière sur les faits. «Nous ne demandons qu'à comprendre ce qui s'est passé», avait-il assuré.
De son côté, l'avocat de l'établissement, Me Frédéric Berna, met en avant les «"process" internes (à l'hôpital) qui pour l’instant démontrent qu'il n'y a pas de fautes particulières». «S'il y a des enquêtes pénales, on ira s'expliquer (...) sereinement devant le juge», a-t-il ajouté.
Jugeant «audacieux de mener une campagne contre l'hôpital quand on sait les difficultés aujourd'hui des hôpitaux français», il dénonce un «battage médiatique» autour de ce dossier. Un discours repris début janvier par des élus des Vosges qui, affichant leur soutien à l'hôpital de Remiremont, avaient dénoncé des «campagnes de presse» ayant «pris pour cible» l'établissement.