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Viol à l'hôpital Cochin : l'accusé sous OQTF condamné à 11 ans de réclusion criminelle et à l'interdiction définitive du territoire français

Faid Abdellah, 24 ans, sans domicile fixe visé par quatre OQTF a été condamné ce mardi 5 novembre à une peine de 11 ans de prison et à l'interdiction définitive du territoire français pour avoir violé une patiente inconsciente de l'hôpital Cochin à Paris en octobre 2022.

Faid Abdellah, sans domicile fixe âgé de 24 ans était jugé ce lundi 4 et mardi 5 novembre devant la cour criminelle départementale de Paris suite à l’ordonnance de mise en accusation délivrée par une juge d’instruction en février 2024. Le mis en cause a ainsi été condamné à une peine de 11 ans de prison et à l'interdiction définitive du territoire français pour le viol en octobre 2022, d'une patiente inconsciente de l’hôpital Cochin, dans le 14e arrondissement de la capitale.

Le nom de l'accusé sera également inscrit au Fijais, le fichier des délinquants sexuels.

Lors de l'audience de ce mardi, la victime a pris la parole. «Au bout de deux ans, je me rends compte que cela ne passe pas. Le plus difficile pour moi, cela a été de mettre une croix sur la personne que l’on a été. Cet individu m’a pris ma vie», a-t-elle déclaré. 

Sa mère a indiqué que la victime a «perdu sa joie de vivre». «Elle a perdu sa spontanéité. Cette personne l’a a moitié détruite. Elle pense que c’est de sa faute, ce n’est pas normal. Ma fille n’est plus la même. Elle ne sort plus, elle ne s’habille plus pareil, elle prend des cachets. Cet individu me l’a fracassée. j’attends une réponse de la justice», a-t-elle dit, dont les propos ont été rapportés par CNEWS.

Les circonstances aggravantes ont été retenues de par la «particulière vulnérabilité» de la plaignante, âgée de 34 ans à l'époque des faits. Selon l’ordonnance de mise en accusation, celle-ci était «dépourvue de toute capacité de résistance compte tenu de sa perte de connaissance et de son alcoolisation».

Plusieurs OQTF

L'homme sans domicile fixe était aussi jugé pour vol et escroquerie. En effet, après les faits, le suspect avait volé la carte bleue de la victime. Selon nos informations, l'individu est aussi connu de la police sous une dizaine d'identités différentes et plusieurs nationalités. 

Il serait arrivé en France en 2019. Deux OQTF (obligation de quitter le territoire français) à son encontre ont été prononcées jusqu'à 2021, année où il fut incarcéré pour vol, avait appris CNEWS en octobre 2022.

Une procédure d'éloignement aurait alors été engagée à sa sortie de prison, ce qui ne l'a pas empêché d'être à nouveau interpellé pour vol en juillet 2022. Une troisième OQTF avec application immédiate avait alors été délivrée, avec interdiction de retour. Néanmoins, aucun des pays dont il avait déclaré être originaire ne l'avait reconnu comme l'un de ses ressortissants. Il n'avait donc pas pu être expulsé.

Pour rappel, les faits s'étaient déroulés le 26 octobre 2022. Ce jour-là, la trentenaire avait passé la soirée dans un bar branché de l’Est parisien. Elle avait chuté sur le trottoir et fait un malaise. Transférée à l’hôpital, elle avait été admise aux urgences pour y réaliser un examen.

Le suspect repéré par la vidéosurveillance

Mais, dans le box où elle avait été placée, la jeune femme avait été réveillée par «des va-et-vient avec deux doigts dans son vagin», selon son récit fait aux enquêteurs. Lorsque la trentenaire s’était réveillée, le suspect avait pris la fuite.

L’alerte avait aussitôt été donnée et les investigations avaient permis de retracer son itinéraire. L’homme avait ainsi assisté à la chute de la victime, aux abords du bar. Il avait lui-même été admis à l’hôpital pour ivresse. Toujours selon l’ordonnance de mise en accusation, des images de vidéosurveillance de l’hôpital Cochin le montraient «déambulant» dans le couloir. Une infirmière a même affirmé qu’elle l’avait vu entrer dans le box de la victime.

Une expertise génétique avait été réalisée. Celle-ci avait permis de révéler «la présence de spermatozoïdes» appartenant au suspect au niveau des parties intimes et des vêtements de la victime.

Les avocats de la jeune femme, Alexandre Lobry et Laura Abecassis, avaient estimé le procès «inéluctable» au vu «des éléments de preuve recueillis durant l'enquête». Ils avaient toutefois regretté, auprès de l'AFP, «l'absence de poursuites de l'hôpital Cochin».

Ils avaient déposé une plainte avec constitution de partie civile pour mise en danger de la vie d'autrui, non-assistance à personne en danger et blessures involontaires, en janvier 2023. Cette plainte, enregistrée un an plus tard au service des juges d'instruction, n'a pas abouti à l'ouverture d'une information judiciaire à ce stade.

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